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Deux thèmes – le patrimoine sportif et le patrimoine vivant – ça sonne un peu fourre-tout mais on dira que c’est parce que le patrimoine est tellement riche qu’on n’a pas pu choisir.
Elles sont nées en France en 1984 mais ont rapidement rencontré le succès : les Journées du patrimoine se déroulent aujourd’hui dans plus de cinquante pays, accueillant chaque année près de 30 millions de visiteurs pour quelque 50 000 monuments et sites visités. Pour les Hauts-de-France, pas moins de 1 946 événements sont programmés cette année dont 774 dans le Nord et 476 dans le Pas-de-Calais.
Alors, de quoi s’agit-il ? Il s’agit « d’ouvrir au public des lieux habituellement peu accessibles, ou de faire redécouvrir, au moyen d’animations ou de visites guidées thématiques, musées et Monuments historiques », explique la Direction régionale de la culture (Drac) en charge déployer l’événement sur les territoires.
Monuments publics, châteaux, édifices religieux ou militaires, patrimoines ruraux, jardins ou forêts sont ainsi ouverts au public, tout comme nombre de propriétés privées (demeures, bureaux, usines…) sont exceptionnellement accessibles pour l’occasion.
Deux thèmes cette année, donc. Le patrimoine vivant, qui « désigne les pratiques, les expressions, les connaissances et les savoir-faire transmis d’une génération à l’autre qui sont recréés en permanence comme les chants, les danses, les rituels, les fêtes, les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel ou encore les connaissances liées à la nature et l’univers ». Bref, il y a de quoi faire sur nos territoires où géants et autres tambours-majors impriment leur tempo chaque année ; où la colombophilie rassemble encore les générations ; où le plus grand marais maraîcher de France accueille les derniers fabricants de bacôves, ces barques à fond plat uniques. Le choix d’un thème qui coïncide avec le vingtième anniversaire de la convention sur le patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’Unesco, où l’on attend d’ailleurs l’inscription de la bière, patrimoine régional s’il en est. Sans oublier que le patrimoine vivant participe aussi à la conservation et à la restauration du patrimoine matériel. De fait, patrimoine matériel et immatériel sont indissociables.
En cette année de Jeux Olympiques et Paralympiques, les Journées européennes du patrimoine proposent aussi de mettre l’accent sur la relation entretenue entre le patrimoine et le sport, marquant notamment « l’une des étapes majeures de l’Olympiade Culturelle, programmation mêlant pratique artistique et culture sportive qui a commencé à se déployer l’an dernier et va s’intensifier, partout en France, jusqu’en septembre 2024 ». Un peu fourre-tout on disait, mais l’occasion de pousser la DRAC à « mener un travail d’inventaire » et « d’inciter les propriétaires de biens sportifs à les ouvrir ».
Dans la région, on recense des bourloires – une dizaine d’inscriptions dans le nord de la région pour des pistes construites majoritairement au milieu du XIXe siècle – des piscines et aussi des hippodromes, vélodromes, tribunes, jeux de paume et d’arc : plus d’une centaine d’événements a été recensée dans les Hauts-de-France offrant autant d’occasions de découvrir ce patrimoine sportif.
Les enfants ne sont pas oubliés de cette invitation à visiter son patrimoine, avec plus de 40 000 élèves accueillis dans près de 900 visites l’an dernier dans la région. Et, outre les sites thématiques, les Journées du patrimoine sont aussi l’occasion de pousser les portes, de soulever les voiles qui séparent, traditionnellement, la population des adresses du pouvoir.
Ainsi, préfectures et sous-préfectures ouvrent leurs grilles comme à Arras, où la visite de la cour d’honneur, de l’hôtel (hall, salle à manger, salon, bureau du préfet), du parc et du potager sont au programme, tout comme l’organisation de jeux anciens ou d’un jeu de piste pour les plus jeunes. Bon voyage dans votre patrimoine !
Justine Demade Pellorce