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À peine nommée, déjà sur le terrain. Et pas n’importe où, dans son département du Pas-de-Calais puisqu’Agnès Pannier-Runacher y a été élue lors des dernières élections législatives. Mais c’est bien avec sa casquette de ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques qu’elle était à Arques pour parler des inondations qui ont touché le département.
Née à Paris en 1974, diplômée d’HEC Paris, de Sciences Po, et de l’École Nationale d’Administration (ENA), elle commence sa carrière comme inspectrice des finances en 2000.
C’est en 2018 qu’elle entame son parcours politique en entrant au gouvernement d’Édouard Philippe – alors Premier ministre d’Emmanuel Macron – en tant que secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie. Elle est par la suite nommée ministre déléguée chargée de l’Industrie en 2020 puis ministre de la Transition énergétique par la Première ministre Élisabeth Borne en 2022.
En février 2024, à la faveur d’un remaniement, elle est mise au poste de ministre déléguée à l’Agriculture et à la Souveraineté alimentaire par Gabriel Attal. Avec cette nouvelle nomination, elle « récupère une partie de (ses) sujets mais j’aurais une ministre déléguée au sujet de la transition énergétique, tandis que je récupère le climat », explique-t-elle.
Si sa première réaction a été celle d’être « honorée par la confiance que le Président de la République et le Premier ministre », lui accordent alors qu’elle n’était « candidate à rien », ses autres réactions ont été deux prises de conscience. La première « celle de la tâche qui nous attend. On a montré qu’on était capable de faire baisser nos émissions de CO2, mais plus on avance et plus il faut trouver de nouvelles méthodes pour continuer de les faire baisser ». L’autre, celle qu’il « n’y aura pas de réussites sans embarquer un maximum d’alliés politiques, notamment au niveau de ceux qui sont au plus proche des territoires comme les élus locaux, les entreprises, les associations mais aussi, évidemment, les Français. »
Si l’ampleur de la tâche est importante, Agnès Pannier-Runacher a déjà une liste de priorités en tête. « Premièrement, je souhaite finaliser la planification écologique via le plan national d’adaptation au changement climatique (dans lequel il est nécessaire de repenser la culture des risques), la programmation pluriannuelle de l’énergie ou encore la stratégie nationale bas carbone. Déterminer ce cadre va permettre de resserrer notre stratégie sur le climat et la biodiversité. »
Au sujet de cette dernière, la nouvelle ministre abonde : « C’est souvent le parent pauvre dans la lutte contre le changement climatique alors que c’est un sujet primordial. » Cet intérêt pour la biodiversité, Agnès Pannier-Runacher l’a notamment développé lors de son passage (express) en tant que ministre déléguée à l’Agriculture et à la Souveraineté alimentaire. Elle déclarait ainsi dans nos pages (lire notre édition du 14 juin 2024) que « si on nie le dérèglement climatique – comme le fait l’extrême droite – on tue l’agriculture », faisant ainsi le lien entre son poste actuel et son ancien poste…
Second dossier prioritaire de la ministre : « Mobiliser un maximum de financement privé à destination de la transition écologique. Fixer le cadre va aussi aider à cela, pour faire en sorte que les investisseurs, banques, etc. se mobilisent ».
Enfin, Agnès Pannier-Runacher met un point d’honneur à « apporter des réponses concrètes aux Françaises et aux Français. Par exemple, comment faire pour qu’un véhicule électrique soit au même prix qu’un thermique ? Comment faire pour vivre dans un logement digne et rénové énergétiquement ? »
Si son mandat local est presque aussi récent que son nouveau poste de ministre, Agnès Pannier-Runacher sait déjà qu’il lui sera utile pour son mandat national. « Avoir une implantation locale permet d’être proche des personnes qui agissent sur le terrain, qui se sentent peut-être plus autorisées à communiquer avec moi. En ça, c’est un puissant moteur de cordes de rappel. L’implantation locale permet aussi d’avoir une veille sur les innovations de terrain, qui passent parfois sous les radars des grandes institutions. »
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Eglantine Puel