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Administrer les médicaments, donner à manger, parfois faire la toilette ou de petits soins, veiller à ce que rien ne manque… Le quotidien des aidants familiaux, qui s’occupent d’un proche malade ou atteint de handicap, est souvent très chargé et peut engendrer une fatigue, tant psychologique que physique. Pour accompagner ces familles, la Mutualité sociale agricole (MSA) du Nord-Pas de Calais, par le biais de son association partenaire le Centre Feron-Vrau, gestionnaire de la maison des aidants, propose un service innovant de répit à domicile : Bulle d’air.
« Le dispositif a été créé par la MSA en Isère en 2011 puis il s’est déployé sur tout le territoire au fur et à mesure », explique Ludovic Desseaux, coordonnateur répit des aidants à l’association Feron-Vrau.
Concrètement, le dispositif Bulle d’air vise à soulager les aidants s’occupant d’un proche dépendant, quelle que soit sa pathologie (handicap, perte d’autonomie, etc.). D’après la MSA, cette solution de répit propose des interventions à la carte, ponctuelles ou régulières. Pendant l’absence de l’aidant, un relayeur sélectionné par Bulle d’air prend son relais pour un minimum de trois heures consécutives jusqu’à plusieurs jours consécutifs, 24 h sur 24 et sept jours sur sept.
Le relayeur intervient dans la vie de tous les jours : compagnie, repas, jeux, aide aux gestes quotidiens, sorties, etc. Ce relais offre aux aidants une période de répit durant laquelle ils prennent le temps de se ressourcer.
Besoin de souffler ou d’être relayé ? Contactez la plateforme de répit Bulle d’air au 03 61 76 75 56 ou par mail : repit@feron-vrau.com.
Marie-Claire et Daniel Dimey sont Lillois. Lui est atteint de la maladie Parkinson. Il a été diagnostiqué il y a 21 ans. Chaque jour, elle l’accompagne dans les gestes du quotidien. Et depuis juin 2020, elle fait appel au dispositif Bulle d’air. Cinq fois par semaine, pendant trois heures, une personne vient la « relayer » auprès de son mari. « Carole, elle est top ! Elle se consacre à mon mari, elle l’emmène chez l’orthophoniste ou alors ils vont faire des courses, ce qui lui permet de garder du lien social, confie Marie-Claire Dimey. Le midi, elle l’aide à manger. Elle le stimule par la marche, ou elle fait de la lecture quand le beau temps n’est pas au rendez-vous. » L’après-midi, une auxiliaire de vie est aussi présente chez les Dimey. Mais « le dimanche, nous sommes seuls, cela permet de nous retrouver ».
Avec cette Bulle d’air, Marie-Claire Dimey dit ressentir moins de stress. « Il y en a toujours car je dois prévoir à manger, faire les courses, prendre les rendez-vous médicaux… Mais je peux enfin faire quelque chose en continu, alors qu’avant c’était par morceaux. Le mercredi, je peux garder mes petits-enfants, par exemple. Je peux aussi aller au musée, je sors… et j’ai le temps de faire le ménage ou les courses. »
Qui sont les relayeurs ? Ce sont souvent des aides-soignants, techniciens d’intervention sociale et familiale, moniteurs-éducateurs, aides médico-psychologiques etc. sélectionnés par l’équipe du dispositif sur la base de leurs savoir-faire. « On adapte le profil du relayeur aux besoins, souligne Ludovic Desseaux. Il s’agit parfois d’auxiliaires de vie, mais aussi d’étudiants en psychologie, d’étudiants infirmiers ou de médecins diplômés à l’étranger. »
L’aidant est l’employeur mais Bulle d’air prend en charge les démarches administratives. « Ils s’occupent de tout », confirme Marie-Claire Dimey qui souligne toutefois le coût financier du dispositif. « J’ai une aide du Département de 400 euros environ mais je dois mettre environ 700 euros de ma poche par mois ». D’autres aides sont disponibles. « La MSA a mis en place une aide incitative de 400 euros sans conditions de ressources pour le premier relais, ajoute Ludovic Desseaux. Les adhérents à Agrica peuvent aussi bénéficier de 5 euros de l’heure. »
« Dans le Nord et le Pas-de-Calais, 41 personnes ont été accompagnées en 2020, année de démarrage du dispositif dans la région, souligne Ludovic Desseaux. Soit un total de 7 000 heures. Il y a beaucoup de demandes autour des troubles neurodégénératifs, et de plus en plus aussi pour les enfants autistes. »
Grâce à Bulle d’air en tout cas, quels que soient la maladie ou le handicap, les aidants familiaux peuvent souffler, et prendre du temps pour eux, que l’on soit en période de confinement ou non.
Laura Béheulière