Votre météo par ville

“Je me suis tout de suite inscrite pour l’eau”

06-01-2020

Actualité

C’est tout frais

Josette Laguilliez, 72 ans, habite à Sains-lès-Marquion (62) depuis 31 ans. Dès qu’elle a su qu’elle pouvait prétendre à un raccordement à l’eau potable, et en finir avec son système de pompage, elle n’a pas hésité. Un reportage qui s’inscrit dans notre grand format sur Sains-lès-Marquion.

Josette Laguilliez sur les marches de sa maison à Sains-lès-Marquion. © DR

Lors de la première rencontre avec Josette, le maire Guy de Saint-Aubert, goguenard, la présente comme “une nouvelle habitante ». Pourtant, cela fait 31 ans que Josette Laguilliez a élu domicile à Sains-lès-Marquion. En comparaison de la famille Saint-Aubert, installée dans la commune depuis… la Révolution Française, Josette n’a effectivement pas le même historique. Qu’importe. Cela ne fait aucune différence sur ce détail : à Sains-lès-Marquion, l’approvisionnement en eau est le même pour tout le monde.

Partout dans la commune, chaque habitation possède son propre système de pompage. Souvent, il est installé dans la cave, surélevé pour le protéger d’une potentielle inondation. De prime abord, si l’on passe devant la pompe, reliée par des tuyaux et équipée d’un moteur, on ne se doute pas forcément que l’alimentation en eau pour toute l’habitation en dépend.

La pompe installée dans la cave de Josette Laguilliez. © DR

“Jusqu’à l’année dernière, j’étais incapable de le remettre en route toute seule”

C’est un peu l’histoire qui est arrivée à Josette Laguilliez. Elle achète sa maison en 1988, mais ne s’aperçoit qu’après coup que le système d’alimentation en eau est un brin particulier. À Sains-lès-Marquion, l’eau est puisée dans les forages individuels avant d’arriver jusqu’à la pompe.« Je ne me serais jamais imaginée que l’eau circulait de cette façon, encore moins qu’elle était non potable, remet-elle 31 ans plus tard. Le vendeur ne m’avait rien dit », jure-t-elle.

À son corps défendant, Josette Laguillez doit donc s’accommoder du système. Lequel tombe parfois en panne et stoppe net la distribution d’eau dans la maison.

La première fois, j’étais désemparée. Je m’étais rendue à une usine de Rumécourt, à quelques kilomètres d’ici, pour qu’on me prête assistance. Ils m’ont tout expliqué, j’ai tout noté sur un cahier.”

Josette Laguillez

Le coup de pompe

En 31 ans, Josette Laguillez a fait face à quatre pannes. Prix de la réparation à chaque fois : environ 1000 euros. Mais au-delà de cet investissement financier, la septuagénaire se lasse de cette technicité “archaïque ». “J’ai hésité à déménager. Quitte à vendre ma maison pour un euro symbolique. J’en avais clairement marre de cette pompe ».

Et parce que “ce n’est pas normal de ne pas bénéficier de l’eau potable au XXIe siècle », Josette Laguilliez n’a pas hésité une seconde lorsqu’elle a reçu un papier de la mairie lui demandant si elle désirait ou non se raccorder à l’eau potable. “Je me suis tout de suite inscrite », triomphe-t-elle.

Josette Laguilliez tend le papier de la mairie qu’elle a reçu lui indiquant un possible raccordement à l’eau chez elle. © DR

Le changement, c’est maintenant

Pourtant, à en croire Josette Laguilliez, tous les habitants n’ont pas immédiatement partagé son enthousiasme. “Au début, nous n’étions que 58 à nous inscrire », assure-t-elle. Pour diverses raisons. D’abord parce que se raccorder à un réseau public signifie une facture supplémentaire. Pour une personne seule, il faut compter un budget de 90 euros par an. Un chiffre qui peut aussi bien varier à la hausse comme à la baisse selon la consommation.

Autre raison supposée : peut-être une peur du changement. Difficile parfois de bousculer ses habitudes. On a toujours vécu ainsi, il n’y a pas mort d’hommes, alors pourquoi changer, pourraient se dire certains.

Enfin, si le nombre d’inscrits a aujourd’hui considérablement augmenté, selon le maire Guy de Saint-Aubert, des habitants n’ont sûrement pas tout de suite pris au sérieux cette “petite révolution” à Sains-lès-Marquion. “Plusieurs fois, le projet était dans les tuyaux », raconte l’édile, pas peu fier de son jeu de mots. “Faute de financement, cela a toujours été renvoyé aux calendes grecques », poursuit-il. De quoi se montrer prudent.

Mais cette fois, les travaux ont bel et bien commencé en octobre 2019. Un compteur a d’ores et déjà été installé dans la cour de Josette Laguilliez.

De quoi lui assurer d’ici à la fin du printemps prochain, une distribution d’eau enfin potable, et ce, sans discontinuité.

© DR

Simon Henry

Facebook Twitter LinkedIn Google Email
Noël autrement (4/4). De garde avec les soignants
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Noël autrement (3/4). Une fête aux accents d’ailleurs
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Émilie roibet, itinéraire d’une reconversion bien pensée
Architecte paysagiste de formation, Émilie Roibet a quitté ses bureaux lillois pour créer sa ferme florale "À l'ombr [...]
Lire la suite ...

Une Cuma qui a le sens de l’accueil
Localisée à Bois-Bernard, la Cuma " L'accueillante " est confrontée aux départs en retraite de ses membres, souvent [...]
Lire la suite ...

DOSSIER ÉNERGIE. À la centrale de Lens, le bois devient énergies
Unique dans la région, par son genre et sa taille, la centrale de cogénération de Lens produit à la fois de l'élect [...]
Lire la suite ...

Inondations : après la pluie, se reconstruire
Une semaine après les premières crues, le Pas-de-Calais tente d'émerger peu à peu, malgré la menace de nouvelles in [...]
Lire la suite ...

Inondations : 50 millions d’euros pour les collectivités sinistrées
Le chef de l'État en déplacement à Saint-Omer et à Blendecques, le mardi 14 novembre, a annoncé un plan d'aide pou [...]
Lire la suite ...

À la ferme du Major, “on crée de l’énergie”
La ferme d'insertion du Major, à Raismes, emploie 40 hommes et femmes éloignés de l'emploi pour leur permettre, en ac [...]
Lire la suite ...

Jean-Marie Vanlerenberghe : « L’attentat à Arras a souligné les failles du dispositif »
Ancien maire d'Arras et doyen du Sénat, Jean-Marie Vanlerenberghe réclame « une réponse ferme » mais dans le resp [...]
Lire la suite ...

Changer de goût et agir pour le futur
Plus saine, plus durable, plus accessible, l'alimentation de demain doit répondre à d'innombrables défis. À l'occasi [...]
Lire la suite ...

Retour sur la première édition du championnat international de la frite
Le premier championnat international de la frite s'est déroulé à Arras le samedi 7 octobre 2023. Soleil et ambiance [...]
Lire la suite ...

Jean-Paul Dambrine, le patron sensas’
Il est l'icône de la frite nordiste. À 75 ans, Jean-Paul Dambrine, fondateur des friteries Sensas et président du jur [...]
Lire la suite ...

Quatre lycéennes d’Anchin à la conquête de l’Andalousie
Iris, Angèle, Louise et Eulalie, lycéennes à l'Institut d'Anchin, ont passé trois semaines caniculaires près de Sé [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Nord, plusieurs nuances de rose, plusieurs nuances de bleu : l’éparpillement façon puzzle
Avec 11 sièges à pourvoir, c’est le département à renouveler le plus grand nombre de sièges derrière Paris : le [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :
Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table [...]
Lire la suite ...

Découvrez le supplément élevage – Avril 2024

Numéro 360 : 12 avril 2024

3 questions à Quentin Blond,vétérinaire et président du Conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Hauts-de-France
  quentin blond, vétérinaire et président du conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Haut [...]
Lire la suite ...

Mettre en commun ses forces pour mieux fonctionner
Travailler en Coopérative d'utilisation des matériels agricoles peut favoriser le bien-être des éleveurs en leur lib [...]
Lire la suite ...

La traite, un moment clé à ne (surtout pas) négliger
La traite est un moment important de la journée, mais elle peut aussi s'avérer pénible, à la fois pour le trayeur et [...]
Lire la suite ...

Une charte pour le bien-être animal
Créée en 1999, la charte des bonnes pratiques d'élevage ne cesse de s'adapter aux demandes sociétales et réglementa [...]
Lire la suite ...

Au cœur des terres

#terresetterritoires