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Avec l’arrivée de la fibre optique, la fin du réseau cuivre historique est actée avec un objectif : 2030. Le réseau de cuivre historique a fourni et fournit toujours le téléphone, l’internet et la télévision à des millions de personnes. Il vit pourtant ses dernières années et « en 2030, normalement, il n’y aura plus de cuivre », explique Pierre Couture, le délégué régional d’Orange, propriétaire du réseau. Si elle n’est pas inscrite dans la loi, cette date de 2030 est un objectif commun du microcosme des télécoms.
La raison ? Le réseau cuivre historique devient trop coûteux, économiquement et écologiquement. Il est sujet à de nombreux vols et pendant la crise du covid et les confinements, beaucoup de télétravailleurs ont pu tester (pour le pire) ses limites. Enfin, il a aujourd’hui un concurrent contre lequel il ne peut pas lutter en termes de rapidité et de services proposés : la fibre optique dont le taux de couverture du territoire est de 95 % dans les Hauts-de-France selon Orange.
La fin du réseau de cuivre va ainsi se faire progressivement. Car 2030 est à la fois proche et loin et on ne démantèle pas un réseau d’un million de kilomètres de câbles au niveau national (pour une estimation de 100 000 kilomètres en région) en un claquement de doigts. Orange y va étape par étape et tente de rassurer : « On y va doucement, on y va par quelques expérimentations. »
L’opérateur a sélectionné quelques dizaines de collectivités dans toute la France pour expérimenter en premier l’arrêt du réseau cuivre en 2023. « On a essayé d’avoir des configurations très diverses pour avoir des problématiques différentes. […] Dans les Hauts-de-France, on a commencé par Provins qui a été notre ville pilote. » Ces premiers essais ont été concluants selon Pierre Couture. Tant mieux, car dans les deux prochaines années, ce sont trois lots de plusieurs dizaines de communes dans les Hauts-de-France qui seront concernés (carte des communes concernées via ce lien), avant une massification de la procédure à partir de 2026.
Concrètement, les différents opérateurs sont d’abord prévenus et les communes sont informées. Les offres commerciales sont ensuite stoppées, et un an plus tard, le réseau de cuivre est arrêté. En d’autres mots : « On arrêtera d’abord commercialement, puis il y aura le débranchement. »
Entre-temps, l’objectif est de faire le maximum de communication pour que personne ne passe au travers des gouttes. Il faudra alors se tourner vers la fibre optique. Voire, si techniquement le raccordement n’est pas possible, vers l’internet par satellite, 4G ou 5G. « Mais cela reste mineur », affirme Pierre Couture.
Si en 2030, l’ensemble des foyers devront avoir changé, on n’en est pas encore là. Selon les chiffres d’Orange, en 2023, 60 % de la population est passée à la fibre et il reste encore 40 % à aller chercher. Car, bien qu’ils peuvent y avoir accès, nombreux sont ceux à rester au réseau historique. « C’est aussi une fierté. Cela montre que notre bon vieux réseau se porte encore bien », sourit Pierre Couture.
S’il n’y a pas de statistiques, on trouve dans ces 40 % des personnes satisfaites de l’ADSL ou des personnes qui veulent avoir uniquement le téléphone fixe, comme les personnes âgées.
Le délégué régional tient d’ailleurs à rassurer : l’installation et les offres proposées ne seront pas complexes. « Mais en 2030, d’une manière ou d’une autre, il faudra passer à la fibre, même si des personnes veulent garder uniquement le téléphone. »
K. S.