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Véronique Teintenier: « Il faut changer nos habitudes et notre façon de vivre »

14-09-2023

Actualité

C’est tout frais

 

Véronique Teintenier © Véronique Teintenier

Véronique Teintenier a été nommée vice-présidente en charge de la biodiversité au conseil régional des Hauts-de-France par Xavier Bertrand en juillet 2021.

Quels sont vos dossiers prioritaires de la rentrée ?

Le réchauffement climatique est dorénavant devant nous et il faut agir. La Région déploie des actions dans plusieurs domaines ; les cinq départements qui la constituent étant très différents les uns des autres, avec chacun leurs problématiques. Les problèmes d’inondation, par exemple, sont arrivés très tôt dans la Somme.

Pour 2024, le budget de biodiversité est de 9 millions d’euros au total et permet de financer divers projets. À l’instar du projet de plantation d’arbres, qui se poursuit : plus de 700 000 arbres ont été replantés depuis 2020, dans le cadre de quelque 544 projets, et plus de 3,6 millions d’euros de subvention ont été attribués.

Surtout, le sujet de l’eau s’impose désormais. Le Nord est passé en restriction très tôt cette année, les autres départements ont rapidement suivi. Malgré les épisodes de pluie, les nappes phréatiques ne sont toujours pas remplies. Nous nous réunissons régulièrement entre vice-présidents pour chercher des solutions à cette problématique très transversale.

Pollution de l’air persistante, alertes sécheresse, villes minérales, îlots de chaleur… La région est-elle prête pour les bouleversements climatiques à venir ?

Il est vrai que notre territoire est fortement impacté par les activités humaines. La région, surtout en périphérie lilloise, est très urbanisée. Tout cela a dégradé notre biodiversité, qu’il s’agisse des zones humides, des haies, des bocages… Le travail est colossal ! Mais aujourd’hui, en discutant sur le terrain, je suis heureuse de constater que tout le monde prend conscience du changement climatique et de l’urgence d’agir : il faut changer nos habitudes et notre façon de vivre.

Ce changement d’habitudes doit-il concerner l’agriculture ?

Évidemment. La majorité des agriculteurs que je rencontre sur le terrain le font déjà. Ils replantent des haies, se forment à l’agroforesterie, font en sorte d’avoir le moins d’impact possible et de ne pas aller à l’encontre de la lutte contre le réchauffement climatique.

Quels ont été les faits marquants de vos deux premières années de mandat ?

Il s’agit de mon premier mandat d’élue, je suis issue de la société civile. Les six premiers mois, j’ai donc dû apprendre comment fonctionnait le conseil régional, j’ai récupéré beaucoup de sujets des mandats passés également. Je suis du monde de l’entreprise : je cherche à être efficace dans mon action, et cela passe par le terrain et être à l’écoute de nos partenaires.

J’ai pris particulièrement à cœur la lutte contre les espèces invasives, je suis avec attention chaque assemblée générale de la Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles (FREDON) et j’ai même passé mon diplôme de piégeur. J’ai également en tête le Festival de l’arbre, que nous organisons chaque année et où la participation citoyenne est très importante. Il faut en permanence sensibiliser les habitants de la région. Nous travaillons notamment beaucoup avec les lycées, via le dispositif Génération + Lycée et Nature.

Vos débuts ont été difficiles : vous avez été taclée pour votre appartenance au monde de la chasse. Aujourd’hui, les choses se sont-elles apaisées ?

Les premiers mois, on a cherché à me nuire, on m’a menacée, du fait de mon rôle de présidente d’une association de chasse au gros gibier. C’est très facile de critiquer derrière un écran d’ordinateur, j’ai fait le choix d’ignorer ces messages. Je comprends que la chasse puisse faire peur, mais il ne faut pas oublier qu’elle apporte une régulation importante et que les chasseurs ne sont pas que des tireurs : ils gèrent des cœurs de biodiversité. L’important, pour moi, est de mettre tout le monde autour d’une table, y compris les opposants, et d’instaurer un dialogue apaisé. Et cela fonctionne, puisque les menaces à mon égard ont disparu.

Je souhaite également rester impartiale, dans mon rôle de vice-présidente du conseil régional comme dans mon rôle de présidente d’une association de chasse : si un chasseur faute, je le sanctionne, un point c’est tout.

Vous avez, depuis peu, de nouvelles prérogatives…

Dans le cadre de la loi 3DS relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration, les Régions viennent de récupérer la gestion des zones Natura 2000. On en compte 90 dans les Hauts-de-France. En tant que présidente de la commission des aires protégées du comité régional de la biodiversité (CRB), je pense qu’il est important de trouver un équilibre entre la protection de certaines zones et le maintien de certaines activités – comme la chasse, entre autres… 

Propos Recueillis Par Marion Lecas

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