Votre météo par ville
« Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l’exploitation s’est agrandie, la famille aussi. C’est le temps des jours heureux, du moins au début… Les dettes s’accumulent et Pierre s’épuise au travail. Malgré l’amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu…»
Ce synopsis est celui du film Au nom de la terre qui sort le mercredi 25 septembre 2019 dans les salles obscures. S’inspirant de la propre histoire du réalisateur, « le film porte un regard humain sur l’évolution du monde agricole de ces 40 dernières années », lit-on dans le dossier de presse du film.
Pour parler de son film, Édouard Bergeon s’est livré à l’exercice du question-réponses. Voici notre sélection :
Durant toute la première heure, on éprouve le bonheur de ces gens qui travaillent dur mais qui sont liés par un incroyable ciment où la tendresse se marie à un certain art de vivre…
Claire, la maman, et E.B.: Pierre, le père, travaillent tout le temps mais Thomas, leur fils, aide dès qu’il le peut à la ferme. Emma, la petite fille, est juchée sur la charrette de blé lors des moissons ; on monte tous les ans une piscine en bottes de paille, on se déplace à vélo pour aller voir les copains d’une ferme à l’autre. On regarde le Tour de France et les matchs de foot à la télé, des loisirs populaires qui appartiennent à la fois à l’inconscient collectif et au patrimoine français. Ce sont des petits bonheurs simples que je tenais beaucoup à montrer, au-delà de la besogne écrasante que représente l’exploitation d’une ferme.
La scène où Pierre, au fond du trou, vient déjeuner chez son père est extrêmement émouvante…
E.B.: « Qu’est-ce que tu veux me demander ? », lui demande le père. « Ben, rien », lui répond le fils. Il s’est fait beau, sa femme Claire lui a demandé de se bouger, il voit le portrait de sa mère décédée, qui jusqu’alors faisait tampon entre eux. Il est secoué. Ce n’est pas d’argent dont il a besoin, c’est d’amour. Et le père n’arrive pas à répondre à sa demande. Juste à lui dire : « C’est pas que tu ne travailles pas, c’est que tu travailles mal. » Cette séquence est une de mes préférées. Mon père, lui aussi, est allé très souvent voir le sien…