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L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) se penche sur la situation des seniors (ici la tranche 55 – 70 ans) face à l’emploi et sur leurs revenus une fois retraités. La conclusion est limpide : dans les Hauts-de-France, les seniors sont « moins souvent en emploi » et ont « des revenus plus faibles une fois retraités ».
Pour rappel, cette tranche d’âge représentait environ 20 % de la population en 2019 et, si ce taux devrait rester stable à l’horizon 2070, la proportion de plus de 70 ans devrait elle gagner 9 points. « Dans ce contexte, le maintien en emploi avant la retraite apparaît comme un véritable enjeu », pointe l’Institut avant d’entrer dans le détail. Or, « la région est celle qui connaît le taux d’emploi des seniors le plus faible de France métropolitaine, avec seulement 29,8 % de la tranche d’âge en emploi contre 34,6 % au niveau national et loin derrière les 44 % de l’Île de France. » Cette faible part s’explique par un nombre de chômeurs légèrement plus élevé qu’au national (4,4 % contre 4,1 %) et par une part d’inactifs supérieure elle aussi (11,1 % contre 8,5 % au national). Dans la région, les retraités représentent eux 54,7 % des 55 – 70 ans contre 52,9 % au national. L’explication est simple : la nature des emplois, largement occupés par des ouvriers et des employés. Moins de cadres et professions intermédiaires, moins d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise aussi qui partent traditionnellement plus tard à la retraite. Les professions pénibles, les carrières longues pour tous ceux entrés sur le marché du travail avant 20 ans, quittent logiquement leur emploi plus tôt.
Un taux d’emploi des seniors qui a toutefois augmenté depuis 2008, allongement de la durée de cotisation oblige : + 5,4 points dans la région (+ 6,5 en France métropolitaine) avec, dans le détail, un taux d’emploi des 55-59 ans qui passe de 48,3 % en 2008 à 65,5 % en 2019 et un taux d’emploi des 60-64 ans qui passe de 11,1 % en 2008 à 21,7 % en 2019.
De manière générale, l’emploi des seniors est plus fréquent dans les arrondissements urbains (Lille, Amiens) et dans les arrondissements proches de l’Île-de-France et inférieur à la moyenne régionale dans les zones littorales ou rurales, ainsi que dans l’ex-bassin minier. Enfin, le taux de retraités occupant un emploi complémentaire est de 1,2 % des seniors, soit une augmentation de 70 % entre 2008 et 2019.
Une fois retraités, les revenus moyens sont eux aussi en dessous de la moyenne nationale avec 20 700 € / an contre 22 300 € en moyenne. Des retraités qui représentent 32 % des ménages fiscaux de la région et qui sont 11 % à vivre sous le seuil de pauvreté (la moyenne nationale est de 9,7 %). Un taux de pauvreté qui reste cependant 3 fois moindre que chez les moins de 30 ans et deux fois moindre que chez les 30 – 59 ans, car, si les prestations sociales sont moins élevées chez les retraités, ils ont aussi des revenus du patrimoine plus conséquents.
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Justine Demade Pellorce