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Niché dans le bosquet, entre quelques touffes de jonquilles, un bouleau vieux de plusieurs décennies se dévoile. En pleine coupe d’arbres de ce petit coin de forêt, près de Fruges celui-ci sera gracié. Et pour cause, il a son utilité !
Aux prémices du printemps, Jean-Marie Debuire en récolte la sève. « J’ai l’impression que cette année, la montée de sève est plus précoce, remarque ce jardinier. J’ai commencé ma récolte le 7 mars, lorsque j’ai vu que le temps s’adoucissait et que les températures augmentaient. » Le printemps qui pointe son nez est synonyme d’un mois de récolte abondante. Avec une moyenne de cinq litres de sève par jour, le bidon qui recueille la sève ne désemplit pas.
Collecter la sève de bouleau demande un peu de technique et de matériel. Il faut tout d’abord s’armer d’une perceuse. « Je fais un trou de six à sept centimètres de profondeur dans le tronc, à un mètre du sol, explique cet agriculteur retraité. J’y insère un tuyau relié à un bidon. » Une fois la montée de sève arrivée, le bidon déjà installé se remplit tout seul. « Ce qui n’est pas collecté, je le laisse, ça repart dans le sol. »
Comme en agriculture ou en jardinage, la nature n’est pas une science exacte. « L’année dernière, je crois que j’ai percé le bouleau trop tard, je n’ai pas eu de sève », se souvient-il. Les dizaines de litres récoltés ne semblent pas être préjudiciables à l’arbre. « Un arbre comme celui-là pompe des centaines de litres d’eau, ce que je prélève n’a pas d’incidence. Le seul problème, ce sont les trous que je fais tous les ans. Même si je les rebouche avec une cheville en bois, j’ai peur qu’avec le temps, il finisse par tomber. »
Pour éviter d’en arriver à cet extrême, il change de bouleau régulièrement. Une fois les premières feuilles arrivées, la source se tarit. Il faut laisser la sève pour la croissance de l’arbre.
Grâce à cette récolte, Jean-Marie Debuire fait une cure « detox ». Tous les matins, il boit l’équivalent d’un verre de sève, à jeun. « Le goût est neutre, voire légèrement sucré. Il paraît que c’est détoxifiant et drainant. Je ne sais pas si c’est vrai mais je me dis que ça ne peut pas être mauvais. » En la conservant au congélateur, il peut faire des cures de trois à quatre semaines à chaque saison.
S’il n’est pas sûr de sa technique, qu’il essaye de peaufiner chaque année, ni des vertus de la sève de bouleau, ce jardinier aime tenter de nouvelles expériences. Celle-ci, il la tient de sa sœur qui lui a donné le mot il y a huit ans. Un remède de famille ou un effet de mode ? Le temps le dira, mais quoi qu’il en soit, il n’y a pas qu’à la campagne que la sève de bouleau a la cote. Les rayons des magasins bio se remplissent de ce breuvage depuis plusieurs années.
Lucie Debuire