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« Nous souhaitons créer de l’engouement pour notre territoire et permettre aux touristes et à ceux qui ne peuvent pas partir en vacances de profiter de la Lys », annonce Valérie Grimbert, directrice de l’association Lys sans frontières.
Depuis plus de 20 ans, l’association œuvre pour que la Lys soit un cours d’eau touristique. Pour cela, pour la 24e fois, l’association organise les fêtes de la Lys.
Tout au long de l’été, des animations seront proposées autour du cours d’eau (et même sur le cours d’eau) afin de valoriser cette rivière (lire aussi en pages 4 et 5).
« Nous constatons un regain d’intérêt pour les activités nautiques depuis la sortie du covid », explique Valérie Grimbert. De fait, de plus en plus de communes se sont emparées du sujet, comme Guarbecque qui a rénové sa gare d’eau et sa guinguette. « Il y a toujours eu un peu de monde l’été mais avec les travaux, c’est de plus en plus fréquenté. C’est devenu un lieu convivial après deux années de balbutiements. Je crois qu’on a trouvé la bonne formule », raconte le maire du village, Didier Depaeuw.
« C’est presque devenu un must pour les communes en bord de rivière d’avoir sa guinguette, plaisante, à moitié, Valérie Grimbert. Le canal d’Aire, c’est 12 communes mouillées autour desquelles se sont développés des parcours sportifs, des balades, des randos à vélo… C’est un vrai plus pour les personnes qui ne partent pas en vacances mais qui souhaitent s’évader. »
Ainsi, tout au long de l’été, des parenthèses bien-être composées de séances d’éveil au hatha yoga, taï-chi-chuan et qi gong seront proposées dans différents lieux. On pourra aussi, en famille, participer à des courses d’orientation ou séjourner dans les écolodges de la vallée de la Lys après avoir fait une petite randonnée, à pied ou à vélo. Pourquoi pas également découvrir les plantes comestibles de la vallée de la Lys ?
Jusqu’au 30 septembre, il sera également possible de louer des bateaux électriques « NéoLys » sans permis pour des créneaux de 15 minutes à 1 h 30 et profiter « du caractère bucolique de la Lys, sinueuse et loin des “autoroutes” navigables », appuie Valérie Grimbert.
Des croisières “fluvestres” seront également possibles. L’aller se fait en bateau et le retour à vélo (d’où le terme “fluvestre”…).
Bref, autant d’activités qui permettent de découvrir la Lys. « Cette année, nous avons vraiment axé sur l’eau car c’est un enjeu majeur de l’aménagement de nos territoires. »
Derrière cette profusion d’activités, l’objectif est plus large : faire de la Lys et du Nord-Pas de Calais en général une région de tourisme fluvial. « Le Nord-Pas de Calais possède plus ou moins 680 km de voies navigables. On se vante en France du canal du Midi en oubliant que certains canaux du nord sont bien plus anciens », sourit John Riddle. Il est le co-auteur, avec Anne Ackermans et Jean-Marie Blatrier, d’un guide fluvial Nord-Pas de Calais*, sorti en juin après trois ans de travail.
« C’est un guide très complet qui propose des cartes portion par portion, sur lesquelles figure tout ce qui peut être utile aux navigants mais aussi aux personnes à vélo et randonneurs : supermarchés, sanitaires, campings… », détaille Anne Ackermans.
Pour les trois auteurs, le Nord-Pas de Calais a beaucoup d’atouts : « Depuis le covid, les familles ont besoin de se retrouver et donc privilégient des vacances où elles ne sont pas en groupe avec d’autres personnes. Être sur un bateau ensemble est une option de plus en plus choisie. Après le covid, on a eu un regain d’intérêt pour ce tourisme avec des chiffres qui devraient être meilleurs que ceux de 2019 ! Si l’activité de navigation de plaisance est très développée dans le sud, avec le réchauffement climatique, certaines portions de canaux sont à sec l’été ! Mais pas dans le Nord-Pas de Calais. Il y a une carte à jouer. »
D’autant que l’activité attire : « Beaucoup de touristes étrangers viennent en France pour ça et la clientèle française représente 20 % de ce type de tourisme ! »
Cela dit, si les canaux sont praticables, on sent que la région n’est pas pensée pour le tourisme fluvial : « Il y a des choses bêtes comme des ponts-levis que ne se lèvent pas ou des écluses dont le fonctionnement n’est pas très intuitif. Il ne manque pas grand-chose pour que le Nord-Pas de Calais devienne une région plébiscitée par les plaisanciers ! » Au-delà des aménagements, Lys sans frontières espère qu’avec le développement des activités touristiques, des loueurs de bateaux habitables investiront bientôt les bords de Lys.
Eglantine Puel