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Déterminé. C’est le mot qui définit clairement Théo Halluin. Dans son rôle de nouveau président des jeunes chasseurs et chasseresses du Nord (AJCC59), le benjamin de la fédération présente un programme sans détour pour l’association et ne cache pas son ambition de faire valoir la puissance de cette dernière au niveau national pour défendre les valeurs de la chasse d’aujourd’hui.
Il a grandi à Bruille-lez-Marchiennes (59), loin des coutumes cynégétiques. Il n’a pas passé ses dimanches matins à accompagner ses aïeux en tant que porte-carnier et suivre la piste du gibier. Sans aucun pratiquant dans son entourage proche, la chasse n’était pas une tradition familiale, au contraire.
Pourtant, voilà Théo Halluin à la tête des jeunes chasseurs nordistes. Cette passion insoupçonnée, et désormais prépondérante pour lui, est née tout bonnement au lycée. « J’ai participé à une journée de chasse avec des amis et j’ai accroché directement, se rappelle celui qui a étudié à l’Institut d’Anchin, établissement d’enseignement agricole de Pecquencourt (59). Quelques mois après, j’ai passé mon permis de chasse, en 2016, et continué à pratiquer et m’investir dans ce domaine ».
Depuis, ce loisir n’a cessé de prendre de la place dans la vie de Théo Halluin qui s’y retrouve à plusieurs points de vue. « La chasse représente la liberté avant tout. Ce que j’aime le plus est de me balader en plaine ou dans les bois, à observer la faune et la flore, voir comment la nature se porte. Parfois, je ne prends pas de fusil ou de cartouche. Lorsque j’utilise une arme, c’est surtout par acte écologique, dans le cadre de la régulation du gibier. Nous ne sommes pas là pour tout détruire, mais à l’inverse pour préserver les espèces. En intersaison, un gros travail est réalisé pour réimplanter des haies* et aménager le territoire rural, il ne faut pas oublier tout ça. La chasse doit rester une passion que l’on partage entre amis. »
Des propos engagés et une vision de la pratique de la chasse que le jeune homme ambitionne de transmettre aux novices qui adhèrent à l’association.
L’association des jeunes chasseurs et chasseresses du Nord, existante mais inactive depuis quelque temps, a été relancée le 29 août dernier et entre pleinement en marche en 2024. « Il est important que le mot chasseresse apparaisse et soit mis en avant dans le nom de l’association car il y a de plus en plus de femmes qui passent le permis de chasse, souligne Théo Halluin. Chaque année, environ 1 000 jeunes (hommes et femmes confondus) obtiennent le permis dans le département du Nord. Afin de pérenniser ce chiffre, nous nous devions de proposer une structure pour les réunir et les conseiller. »
Ainsi, l’association, soutenue par la Fédération des chasseurs du Nord (FDC59), accueille des chasseurs dès l’âge de 15 ans (en chasse accompagnée) et jusqu’à 35 ans. Une grande partie de ses objectifs sont concentrés autour de la formation des nouveaux pratiquants. « La priorité est de former les personnes à la sécurité et au tir, mais également d’améliorer leurs connaissances en matière de cynégétique, de piégeage, de diversité des formes de chasses pratiquées (chasse à courre, aux gibiers d’eau, à l’arc…) et de sensibiliser à la problématique des dégâts de cultures, indique le technico-commercial chez Unéal de métier. Pour agir sur leurs cantons, les jeunes chasseurs doivent avoir conscience de leur rôle pour limiter ces dégâts, souvent liés aux sangliers, qui sont en augmentation et causent des pertes pour les exploitants agricoles. »
Dans un autre volet, Théo Halluin et les membres du bureau veulent favoriser l’intégration des jeunes via l’organisation de journées de chasses conviviales et à thèmes (participation à des comptages de la faune sauvage, chasse en forêt, initiations…) ainsi que pour les « aider à prendre des fonctions au sein du milieu associatif, comme notre structure ou les sociétés de chasse dans lesquelles il peut être parfois délicat de s’imposer ».
La chasse restant un loisir coûteux, les prochains mois seront aussi l’occasion pour les bénévoles de l’association de tisser des liens avec les acteurs de la chasse (enseignes spécialisées, armureries) pour formaliser des partenariats synonymes d’offres ou de tarifs préférentiels destinés aux jeunes chasseurs.
« Notre intention est de rassembler un maximum de jeunes et futurs chasseurs dans nos rangs, annonce le président de l’AJCC. Nous voulons que notre association devienne la plus importante sur le plan national en nombre d’adhérents. Le Nord compte 22 000 chasseurs, c’est donc un objectif atteignable. Fédérer pour être plus forts. » L’association des jeunes chasseurs et chasseresses du Nord devrait franchir prochainement le cap de 50 premiers adhérents. Un bon début à l’heure de la fermeture imminente de la saison de chasse.
Simon Playoult