Votre météo par ville
C’est à Hazebrouck que le petit groupe composé par Sébastien Seguin, le vice-président en charge du tourisme et de la mobilité douce au Département du Nord, a fait étape jeudi 29 juillet. Parti d’Anor, à la frontière des Ardennes, l’élu s’est lancé durant toute la semaine dans une traversée du département jusqu’à Bray-Dunes, près de Dunkerque. « C’est une démarche porteuse de valeurs », explique Sébastien Seguin, qui veut montrer avec ce voyage que « les élus mouillent la chemise et le cuissard ». Faire de la politique autrement selon ses propres dires et aller se rendre compte sur le terrain.
« Aujourd’hui, on a 7 millions d’euros de budget pour la politique vélo. Notre objectif est d’aller jusqu’à 10. »
Sébastien Seguin, élu en charge du Tourisme et de la mobilité douce au Département du Nord
« L’objectif était d’aller à la rencontre des acteurs du tourisme et de pratiquer les voies douces, continue l’élu. Voir ce qui marche bien, comme la Voie verte de L’Avesnois. On s’est aperçu que c’était très agréable et très sécurisé. Ça, c’est une bonne surprise. Par contre, il y a eu des mauvaises surprises comme entre Maubeuge et Valenciennes où rien n’est fait, tout est à faire. »
D’un bout à l’autre du département, il reste, en effet, beaucoup à faire pour améliorer la circulation à bicyclette, la rendre plus sécurisée pour qu’elle devienne habituelle pour le plus grand nombre. En ce sens, l’initiative prise par Sébastien Seguin et ses compagnons de route est bienvenue. Et, le temps d’une pause à l’hôtel de ville d’Hazebrouck, il ne manquait pas de rappeler que voyager à vélo, ce n’est pas si compliqué et c’est l’occasion de faire de belles rencontres « On prend le temps de vivre, c’est un moment de convivialité, explique le maire d’Avesnes-sur-Helpe. On est dépaysés entre l’Avesnois et les plages du Nord… »
Convaincu, l’élu se montre ambitieux et veut développer dans les années à venir le potentiel du tourisme à vélo dans le département pour devenir « la destination à la mode ». « Nous sommes la porte d’entrée (de la France à vélo, ndlr). On se doit d’être prêts ! » Et l’élu l’assure : « C’est un tourisme qui rapportera ! »
L’ambition est louable car le voyage à vélo peut être une aubaine économique. Les cafés rando, qui se sont récemment développés, illustrent cette tendance. Et les chiffres la confirment ! La dépense moyenne d’un cyclotouriste s’élève, par exemple, à 68 euros par jour selon le ministère de l’Économie. Et, toujours selon ce ministère, 22 millions de Français déclarent faire du vélo pendant leurs vacances, alors que le cyclotourisme est devenu la première pratique d’itinérance touristique devant la randonnée pédestre
Le potentiel est donc là, il faut maintenant réussir le pari et développer les infrastructures pour y parvenir, en impliquant tous les territoires. Sébastien Seguin explique que le Département met déjà les moyens. « Aujourd’hui, on a 7 millions d’euros de budget pour la politique vélo. Notre objectif est d’aller jusqu’à 10 » et une « équipe vélo » a été formée selon Sébastien Seguin qui ne se prive pas de mettre un petit coup de pression sur les communes pour qu’elles suivent cette dynamique et fassent des efforts supplémentaires : « On va se pencher là-dessus, on ira vers les élus du territoire car encore une fois, c’est bien beau si le Département est présent, mais on veut aussi arrêter de prendre les gens par la main. Il faut qu’il y ait une envie. »
Carrefour de l’Europe dans de nombreux domaines, la région des Hauts-de-France l’est aussi pour les véloroutes nationales et internationales. Prenons comme exemple la Vélomaritine, ou Eurovélo 4, qui débute son parcours du côté de Dunkerque pour rejoindre Roscoff, en Bretagne, en longeant le littoral. La Scandibérique, partie française de l’EuroVelo 3 reliant Trondheim (Norvège) à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), passe aussi par les Hauts-de-France et plus précisément Maubeuge en empruntant la Voie verte de l’Avesnois. Enfin, au sud de la région, la véloroute de la Vallée de Somme relie Tergnier, dans l’Aisne, à Saint-Valery-sur-Somme. La volonté du Département du Nord de développer le tourisme à vélo est donc tout à fait cohérente et le potentiel est clairement là.Le voisin, le Pas-de-Calais, compte, de son côté, près de 300 kilomètres de véloroutes et 80 kilomètres de voies vertes exclusivement dédiées aux véhicules non-motorisés, piétons et cavaliers. La volonté affichée par le Pas-de-Calais est ainsi de « développer cette pratique au-delà de son propre territoire en participant à de nombreux projets européens, avec ses voisins transfrontaliers » et dans cet objectif, le Département propose la carte « Le Pas-de-Calais à vélo », traduite en anglais et néerlandais.
Sur le web, plusieurs sites Internet proposent des cartographies pour aider à élaborer son itinéraire, que ce soit pour une sortie d’une journée ou de plusieurs jours. L’Adav (Association pour le droit au vélo) répertorie notamment l’ensemble des aménagements et des itinéraires cyclables régionaux et permet de créer son propre itinéraire. Pour la consulter, rendez-vous sur https://carto.droitauvelo.org/.
Kévin Saroul