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Il suffit de voir le grand sourire qui s’affiche sur son visage quand il vous parle de ses machines pour comprendre la passion qui l’anime. Pierre Foulon est le genre de personne qui aime son métier et qui ne compte pas ses heures.
L’aventure Axinor dans laquelle il s’est lancé tête la première et en solo il y a presque une quinzaine d’années est à son image : pas mal de réflexion, de l’ingéniosité et beaucoup d’huile de coude.
Le bonhomme a grandi dans une famille d’agriculteurs à Maresches, dans le Nord, près de Valenciennes. « Mes grands-parents maternels étaient à la tête d’une petite ferme en polyculture élevage » dit-il avec fierté. Alors, petit, Pierre Foulon y passe beaucoup de temps. Adolescent, il travaille souvent sur l’exploitation, arrache les betteraves, ramasse les ballots de pailles… Il se prend de passion pour ce monde agricole si beau, mais également si dur. « J’ai vu mes grands-parents travailler tellement dur toute leur vie, glisse-t-il. Alors je voulais aider les agriculteurs. »
À 15 ans, il se fixe comme objectif de concevoir des machines pour simplifier la vie des paysans, une ligne directrice qu’il ne quittera pas. Vite, il intègre les Arts et métiers et devient ingénieur en machinisme agricole. Le jeune actif fait ses classes chez plusieurs constructeurs, puis les années passent et Pierre Foulon, avide de nouvelles aventures, crée Axinor.
« L’objectif de la société est de créer des machines spéciales, des moutons à cinq pattes qui n’existent pas et que les grands constructeurs ne sont pas intéressés à fabriquer. »
Depuis, il a conçu plusieurs machines. L’une de ses premières inventions est capable d’arracher et ramasser les algues envahissantes sur les plages ou en mer. Plus récemment, il invente Kronox, machine qui peut à la fois arracher le lin et en récolter les graines, afin de répondre aux nouveaux besoins des semenciers du secteur.
Cet été, l’ingénieur a livré les cinquième et sixième exemplaires de cette machine qui a nécessité 3 500 heures de travail selon ses estimations. Il faut dire que Pierre Foulon travaille seul ou presque et qu’il part tout le temps d’une feuille blanche. L’étude de projet, la conception 3D, la fabrication du prototype, la mise en service… Seules quelques tâches comme la programmation informatique lui échappent.
Son travail ne lui laisse donc pas beaucoup de temps libre, d’autant qu’il est devenu papa récemment. Mais il trouve quand même du temps pour son petit plaisir, ses vacances à lui comme il le dit : ses quatre hectares de blé qu’il cultive et récolte lui-même !
Le petit-fils d’agriculteur devenu ingénieur et féru de machinisme l’est également de tracteurs anciens. Il a acheté son premier à 20 ans, un tracteur Société française de Vierzon. Puis Pierre Foulon s’est pris au jeu jusqu’à détenir aujourd’hui une soixantaine de tracteurs. Tous de la célèbre marque tricolore ou bien des tracteurs américains International (Harvester). Des vieux tracteurs qu’ils utilisent encore !
Kévin Saroul