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Laurent Mayeux est lillois, mais il a grandi dans un hameau de quatre maisons situé entre Arras et Bapaume. En 2004, il décide de mettre sa carrière dans le commerce international de côté pour se lancer dans la photo, sa passion. Indépendant, il travaille surtout sur commande, notamment pour des entreprises, ou encore pour la presse.
Mais depuis plusieurs mois, il travaille aussi sur un projet plus personnel qu’il a décidé de baptiser “Mon Amérique”. “J’ai eu envie de me pencher sur le territoire de mon enfance, celui où j’ai fait d’innombrables balades à vélo à travers les grandes plaines. Ces paysages me faisaient penser au Midwest des États-Unis, un pays qui me faisait rêver à l’époque.” Et c’est aussi outre-Atlantique que le photographe a décidé d’aller s’inspirer : “La photo américaine explore beaucoup son territoire. En France, on a plutôt une culture humaniste de la photo, à l’image de Robert Doisneau.“
Laurent Mayeux parcourt alors la campagne arrageoise pour immortaliser les paysages de son enfance. “C’était bien, mais il manquait quelque chose : de l’humain. Dans mon travail, j’ai beaucoup de commandes de portrait, j’aime ce côté humain !“, souligne-t-il. Le photographe décide donc de tirer le portrait des hommes qui font ce paysage : les agriculteurs.
Des gens qu’il connaît bien puisqu’il vient de ce monde : “Je suis petit-fils d’agriculteurs, tous mes oncles étaient agriculteurs. Je passais mes étés dans leurs fermes. Mon père travaillait dans une entreprise d’agroalimentaire. J’ai été élevé avec les valeurs paysannes auxquelles je tiens toujours beaucoup.” Il se met alors en quête d’aller les photographier. “Mais ce n’est pas facile, beaucoup ne veulent pas. Ce n’est pas des gens qui s’exposent facilement“, constate Laurent Mayeux. Et d’expliquer : “Ils subissent beaucoup d’agribashing et se méfient de ce qu’on pourrait raconter. Mais je ne suis absolument pas dans un travail engagé pour ce projet, c’est simplement un travail esthétique.“
Concrètement, le photographe est à la recherche d’agriculteurs ou de toutes personnes au service de l’agriculture, comme des ingénieurs, des ouvriers agricoles travaillant dans les environs d’Arras et de Bapaume. “Ça peut être aussi le conjoint qui aide dans la comptabilité, par exemple“, précise-t-il. Et d’ajouter : “Il est d’ailleurs possible de poser à plusieurs.” Une vingtaine de minutes sont nécessaires pour cette séance photo. “Je leur offrirai évidemment un tirage et ils seront conviés à chaque exposition que je ferai.“
Car son “Amérique”, Laurent Mayeux espère bien l’exposer dans différents lieux comme l’Institut pour la photographie, à Lille, ou le Centre régional de la photographie Hauts-de-France, à Douchy-les-Mines. “C’est aussi l’occasion de faire se rencontrer deux mondes qui ne se côtoient pas souvent“, souligne-t-il.
En attendant, la première partie de son travail sera visible au Delta Runspace (158 rue Pierre-de-Roubaix, à Roubaix) lors de la Nuit des arts qui a lieu les week-ends des 3 et 4 décembre et des 10 et 11 décembre.
Si vous êtes intéressés, rendez-vous sur ce site, contact au 06 62 30 13 65 ou par mail à mayeuxl@gmail.com.
Hélène Graffeuille
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