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L’industriel Saint-Louis Sucre, filiale du groupe Südzucker a annoncé le 14 février la fermeture de deux de ses quatre sucreries en France en 2020 ainsi qu’une vaste réorganisation pour faire face à la crise du marché. Les sites concernés sont ceux d’Eppeville, dans la Somme, et de Cagny, dans le Calvados.
« Ce projet s’inscrit dans un contexte de pertes de la branche sucre du groupe Südzucker, l’amenant à devoir adapter ses capacités de production à la demande du marché européen », précise la filiale.
L’allemand Südzucker a enregistré un déficit de 83 millions d’euros sur sa branche sucre au 3e trimestre 2018-19.
L’usine de Cagny cesserait sa production de sucre au profit du stockage de sucre, mélasse et de la production d’alimentation animale à partir de mélasse ; « le traitement d’une partie des betteraves serait assuré par la sucrerie d’Etrépagny (Eure)».
Celle d’Eppeville se recentrerait sur le stockage de sucre, sirop et mélasse ainsi que sur la déshydratation de pulpes ; « les betteraves seraient traitées par la sucrerie de Roye, avec un ajustement de volume »
« Cette décision unilatérale est un coup terrible pour 2 500 planteurs de betteraves », a déploré hier la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) affichant sa mobilisation auprès de l’industriel allemand et des dirigeants politiques.
« Des sucreries qui disparaissent, ce sont autant de conséquences irréversibles pour des agriculteurs, des emplois locaux et des territoires. C’est pourquoi nous nous mobilisons pour défendre et trouver des solutions pour le devenir des planteurs et l’avenir des sites industriels d’Eppeville et de Cagny», a déclaré Franck Sander, président de la CGB
L’organisation syndicale indique avoir « d’ores et déjà planifié dans les prochains jours une rencontre entre le président et les dirigeants de la filiale française du groupe pour envisager les différentes options ».
Franck Sander a également demandé à être reçu par le président de Südzucker dans les plus brefs délais. D’autres contacts sont également en cours auprès des dirigeants politiques nationaux et locaux.
Sur le plan politique, justement, le président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, demande lui aussi à pouvoir rencontrer « dans les meilleurs délais les dirigeants du groupe Saint-Louis Sucre ainsi que ceux de la maison mère, Südzucker ». « Nous voulons aussi connaître les raisons qui ont mené à cette décision brutale et si toutes les options ont été étudiées sérieusement pour maintenir l’activité industrielle et les emplois du site. S’il apparaît que des investissements pour maintenir la production à Eppeville sont nécessaires, les collectivités locales et en premier lieu la Région Hauts-de-France, seront prêtes à participer à cet effort financier », a-t-il déclaré.