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Face à la recrudescence des dégâts de sangliers ces dernières semaines et des remontées d’informations de leurs adhérents, les élus de la FDSEA du Pas-de-Calais ont souhaité alerter la DDTM sur l’importance et la gravité de la situation.
En cette période d’ensilage, le constat est sans appel. En plus des habituels points noirs qui jouent un rôle de réservoir de population, nous assistons à une dissémination de l’espèce sur le territoire. Le scénario semble se rejouer : les traces de passages sont de plus en plus fréquentes ensuite, quelques trous apparaissent dans les pâtures, deux ou trois ronds de dégâts dans les maïs lors du passage de l’ensileuse ainsi que des dégâts dans le blé…
Les agriculteurs voient d’un mauvais œil ces pertes supplémentaires qui s’ajoutent à un contexte économique déjà déprimant. Quant aux procédures d’indemnisation, elles constituent autant de contraintes administratives supplémentaires. Au niveau national, les discussions entre la FNSEA et la FDC sont encourageantes. Un objectif commun est envisagé avec une réduction du volume des dégâts de 20 à 30 % en trois ans.
Pour illustrer ce constat, deux éleveurs laitiers du Boulonnais, l’un situé près de Desvres et le second près de Samer ont accueilli la DDTM pour tenter de provoquer une prise de conscience de l’Administration face à la gravité de la situation. Lors de ces visites, les agriculteurs ont insisté sur le fait que les dégâts causés par les sangliers touchent directement les stocks fourragers.
Il faut parfois faire 20 ou 25 kilomètres en tracteur pour retrouver du maïs et combler les pertes dans un secteur où il est de plus en plus difficile de trouver du fourrage. L’importance et la récurrence des dégâts pèsent psychologiquement sur le moral des exploitants qui n’ont plus de solutions pour les limiter les dégâts. Un appui et un soutien de l’Administration s’avèrent nécessaires.
Il est important de nous informer de manière régulière des dégâts subis. Nous incitons les agriculteurs confrontés aux dégâts de sangliers à faire des déclarations auprès de la FDC 62. C’est sur cette base que nous pourrons envisager des actions de régulation. L’année dernière, la mise en place de chasses coordonnées sur les zones sensibles avait permis d’effectuer quelques prélèvements non négligeables. Nous souhaitons que ces chasses perdurent pour maintenir la pression. Nous souhaitons également la mise en place de plan de régulation en lien avec l’ONF sur les massifs forestiers. À défaut de résultat, la DDTM doit prendre ses responsabilités pour induire les prélèvements qui s’imposent.
Nicolas Daussy
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