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Lorsque Mélody Hardeman-Leicht et Jules Defoort, élèves à l’institut d’Hazebrouck, respectivement en seconde professionnelle vente et en seconde professionnelle CGEA (conduite et gestion de l’entreprise agricole), évoquent leur séjour en Pologne, ils ont encore des étoiles dans les yeux. Une expérience « enrichissante » à différents points de vue résume Damien Poillon, professeur d’agronomie et de production végétale qui les a accompagnés durant ce périple.
En février dernier, les deux jeunes de 15 ans se sont envolés pour Cracovie, en Pologne, avec une dizaine de leurs camarades. Pour Jules, prendre l’avion était une première et « c’était top », résume-t-il. « Le mieux, c’est le décollage, lorsqu’on voit qu’on prend de l’altitude, qu’on traverse les nuages… »
Sur place, ils ont été accueillis par des lycéens. Jules était dans la famille d’Olivia, Mélody dans celle de Sofia. « Par chance le père de ma correspondante a vécu quelques mois à Paris, donc nous arrivions à communiquer en français. Sinon nous parlions anglais, une langue que nos correspondants maîtrisaient très bien puisqu’ils étudient dans un lycée bilingue », détaille la jeune fille. Et son camarade d’ajouter : « Et sinon il y a Google traduction et le Vasco Translator (un traducteur instantané, ndlr) ! » Durant une semaine, ils ont découvert le quotidien des élèves polonais. « Une des grandes différences, c’est qu’ils n’ont cours que de 8 h à 14 h dans des petites classes avec environ huit élèves », mettent en avant les deux lycéens français qui semblent séduits par cette organisation du temps scolaire !
Les élèves de l’institut d’Hazebrouck ont également découvert les spécialités culinaires polonaises. « Leur nourriture est assez copieuse, ça tient au corps, sourit Jules avant de poursuivre, il y a beaucoup de plats à base de chou. » Au menu : le pierogi, plat typique de la cuisine polonaise qui ressemble à une sorte de raviole farcie notamment au… chou, mais aussi à la pomme de terre, au fromage et à la viande. Ainsi que le żurek, soupe aigre à base de farine de seigle fermentée. « Et de la soupe, on en a mangé ! Il y en avait tous les soirs », continue Jules. Ce qui lui a le plus manqué ? « La viande ! Il y avait beaucoup de charcuterie pleine de conservateurs… Moi qui aime la vraie viande de la ferme… J’ai perdu deux kilos ! » Le petit-déjeuner salé a été aussi une découverte pour les élèves hazebrouckois.
Durant ce séjour, ces derniers ont pu visiter les lieux incontournables de la deuxième plus grande ville polonaise après Varsovie. Le château de Wavel et sa grotte qui selon la légende abritait un dragon. « Il y a une statue de ce dragon qui crache du feu par la bouche toutes les cinq minutes », rapporte Jules. Mais aussi la mine de sel de Wieliczka, une des plus anciennes au monde, ou encore la station de ski Zakopane, « on s’y est baladé et on a aussi fait une bataille de boules de neige », sourit Jules.
Mais ce qui les a probablement le plus marqués, c’est la visite du camp d’Auschwitz-Birkenau, principal centre d’extermination dans lequel plus d’un million de personnes ont été tuées. Un pan de l’Histoire que les élèves de l’institut d’Hazebrouck connaissent puisque « la Seconde Guerre mondiale est au programme », rappelle Damien Poillon. « C’était un moment assez fort, souligne le professeur. Ça fait partie du devoir de mémoire. » Mélody explique même avoir beaucoup pleuré, « et je n’étais pas la seule », assure la jeune fille. « On a vu un des crématoriums mais aussi des baraquements. On s’est imaginé les milliers de personnes qui n’en sont pas ressorties vivantes (plus de 1,1 million de personnes sont décédées à Auschwitz, dont près d’un million de Juifs, ndlr). » Et Jules d’ajouter : « Et finalement, cela ne s’est pas passé il y a si longtemps que cela… »
En mars dernier, c’était au tour des lycéens polonais de venir passer une semaine en France. « Nous leur avons fait découvrir notre vie », indique Mélody. Le groupe s’est notamment rendu à la ferme du Coucou à Cassel pour y découvrir l’une des races locales : les Rouges flamandes. « Bon… ça semble leur avoir moyennement plu, ils étaient gênés par l’odeur, indique Jules. De vrais citadins ! Au point que la seconde visite d’exploitation qui était au programme a été annulée, ils ont préféré se rendre à Bruxelles. » Peu importe, les élèves de l’institut d’Hazebrouck gardent un bon souvenir de cet échange et pour certains, ils sont même encore en contact, à l’image de Mélody : « Cela s’est bien passé avec ma correspondante, je lui ai dit qu’elle était la bienvenue si elle souhaitait revenir ! »
Hélène Graffeuille