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L’utilisation des produits phytosanitaires en baisse en France depuis 20 ans

07-01-2020

Actualité

Culture

Le 7 janvier 2020, industries phytopharmaceutiques d’un côté et gouvernement de l’autre ont communiqué leurs chiffres sur l’évolution de l’utilisation des produits phytosanitaires.

En 2018, l’UIPP constate une hausse des quantités de matières actives contenues dans les produits phytosanitaires vendus en France mais sur une période longue, la tendance est tout autre. © E. Baratte

Le 7 janvier 2020, la publication simultanée du rapport annuel de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), et du bilan du gouvernement sur le plan Ecophyto II apporte un éclairage – mais aussi son lot d’interrogations – sur l’évolution des ventes de produits phytosanitaires sur le temps court et sur le temps long.

D’après l’UIPP, en 2018, les ventes aux distributeurs ont progressé de 8 % par rapport à l’année précédente. Les données “tonnage de matières actives” sont issues des déclarations annuelles des adhérents de l’UIPP, qui représentent, en valeur, 96 % du marché français des produits phytopharmaceutiques à usage agricole. Elles concernent les quantités de matières actives contenues dans les produits achetés par les distributeurs pour le compte des agriculteurs.

Pour les quatre ministères (Agriculture, Écologie, Enseignement supérieur et Transition écologique) qui signent le communiqué gouvernemental, la hausse de la quantité de substances actives (QSA) totale augmente de 21 % sur la même période. Dans tous les cas, il s’agit de données de vente et non d’utilisation.

Gouvernement et industriels s’accordent à dire que cette hausse s’explique essentiellement par une anticipation des achats par les agriculteurs avant la hausse de la redevance pour pollution diffuse (RPD) entrée en vigueur le 1er janvier 2019 et par une hausse des ventes de soufre et de cuivre. Ces évolutions peuvent aussi s’expliquer par les conditions climatiques de 2018 favorables aux maladies fongiques au printemps et aux insectes durant l’été.

Des tendances longues contradictoires

Sur une période longue, la tendance n’est pas la même selon que l’on soit le gouvernement ou l’UIPP. “Il est primordial d’analyser les tendances d’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur une période longue“, indique l’UIPP. Objectif : s’affranchir d’un effet “année”.

Les conditions météorologiques et la pression des bioagresseurs conditionnent les quantités de produits à utiliser et peuvent en effet varier très sensiblement d’une année à l’autre. Selon l’organisme, en 20 ans, les quantités de matières actives utilisées ont baissé de façon spectaculaire. En 1999, environ 120 000 tonnes ont été achetées par les distributeurs contre 68 000 tonnes en 2018, soit un recul de 40 %.

Côté ministère, on indique que la QSA a progressé de 22 % entre 2009-2011 et 2016-2018 (moyennes triennales).

Points de convergence

En parallèle, depuis 2010, la part des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle (ensemble des méthodes de protection des végétaux qui utilisent des mécanismes naturels) ne cesse de progresser alors que la part des produits conventionnels diminue.

En 2017, 23,7 % des volumes vendus correspondaient à des produits de biocontrôle . “Nous voyons clairement une tendance de fond se confirmer au cours des dix dernières années. “ précise Bruno Baranne, président de l’UIPP.

Autre point positif, la QSA a diminué pour les substances les plus préoccupantes. Enfin, le gouvernement souligne une augmentation de 46 % du nombre d’exploitations engagées dans la certification environnementale (HVE) en six mois (entre le 1er janvier et le 1er juillet 2019, soit 19 772 exploitations), et de 13 % du nombre d’exploitations engagées en agriculture biologique entre 2017 et 2018 (41 600 exploitations fin 2018).

Virginie Charpenet

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