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Il n’y a pas encore péril en la demeure mais les agriculteurs de la région guettent le ciel avec une pointe d’impatience.
Depuis l’épisode de neige début avril, les pluies se font rares. Une situation inhabituelle mais qui survient de plus en plus régulièrement dans la région. On se souvient, notamment, du printemps 2020 qui, en plus d’être marqué par le confinement, s’est distingué par son manque d’eau.
Depuis le début de l’année, la tendance est au déficit pluviométrique. Avec environ 60 mm de précipitations en janvier et 45 mm en février, le déficit s’établit entre – 10 % et – 20 % par rapport à la moyenne (période de référence : 1981-2010). En mars et en avril, on atteint un déficit de précipitations de 70 % et 50 %, avec respectivement 20 et 30 mm.
En plus de cette surveillance de la “sécheresse météorologique”, Météo France mesure également l’humidité de la couche racinaire du sol (jusqu’à deux mètres de profondeur). Pour ce faire, l’organisme utilise un indice d’humidité de 0 et 100 %. À zéro, c’est le point de flétrissement, la quantité d’eau résiduelle n’est plus extractible pour les plantes, à 100, l’eau circule librement. La situation actuelle se trouve au milieu du gué, aux alentours de 50 %. “L’eau reste mobilisable pour les plantes, mais l’indice d’humidité des sols est au plus bas depuis 1958 à cette période de l’année”, constate Bruno Jacquemin, directeur adjoint interrégional chez Météo France.
La seule bonne nouvelle, pour le moment, provient de la situation hydrologique. Comme le souligne le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin de début avril, les pluies de l’hiver ont permis une recharge des nappes satisfaisantes dans la région.
“Cependant, les périodes de recharge sont de plus en plus courtes”, précise le météorologue. La situation n’est pas encore inquiétante sur ce point même si certains cours d’eau “montrent un début de faiblesse en termes de débit”, avance Jacques Blarel, conseiller en productions végétales à la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais. C’est désormais le mois de mai qui va être déterminant.
« Un scénario plus chaud que la normale. » D’après le dernier bulletin de tendance à trois mois, Météo France estime qu’il y a 50 % de probabilité que ce soit ce scénario qui se produise entre avril et juin. Concernant les précipitations, le scénario le plus probable (50 %) reste à ce jour celui du déficit de précipitations sur toute la France. Même si « un trimestre ayant une moyenne plus sèche que la normale n’exclut pas l’occurrence d’épisodes localisés de fortes précipitations ». La prudence reste de mise concernant ces scénarios. En effet, comme le précise Météo France, « il ne s’agit pas de prévisions météorologiques destinées à fournir des informations sur le temps attendu en France tel ou tel jour, mais de dégager des tendances probabilistes ».
Virginie Charpenet
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