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Tous les intrants ont vu leurs prix augmenter au cours des derniers mois, de l’énergie aux engrais, en passant par les produits phytosanitaires et les matériaux de construction, mais aussi les machines et autres pièces de rechange, note le NEPG (groupe des producteurs de pommes de terre du Nord-ouest européen) dans un communiqué du 28 janvier.
Les coûts de location d’un hectare de terre ont augmenté et les “terres à pommes de terre” sont parfois introuvables. Le très récent durcissement des conditions de location en Flandre pourrait avoir une influence sur les développements en Wallonie et en France.
Les derniers prix de contrats des industriels viennent de sortir, et proposent généralement des prix plus élevés que les premiers prix publiés à la fin de l’année dernière. Les prix pour livraison départ champ sont généralement plus élevés de +2,5 à +4,0 €/100 kg, selon les pays, les transformateurs et/ou les variétés.
Certains couvrent les coûts de production auxquels les producteurs sont confrontés, d’autres pas. “Certains industriels, voyant la réticence des producteurs à signer les nouveaux contrats, ont modifié leurs tableaux de prix initiaux à la hausse pour essayer d’inciter plus d’agriculteurs à le faire” selon le NEPG. Celui-ci exhorte ainsi les producteurs à effectuer une analyse précise de leurs coûts de production avant de signer quoi que ce soit. “Les coûts de production moyens donnent une indication, mais les calculs individuels sont essentiels et nécessaires pour prendre une décision.” poursuit le NEPG.
“Les conditions contractuelles sont plus importantes que les grilles de prix, mais celles-ci sont généralement absentes ou incomplètes.” affirme le NEPG. Les principales lacunes concernent la force majeure, le partage des coûts, des charges et des risques (effets du changement climatique et perte de solutions phytos) entre producteurs et transformateurs et durabilité de la production de pommes de terre tout au long de la chaîne.
Avec les nouvelles réglementations européennes sur le verdissement de l’agriculture (réforme de la PAC), toute une série de nouveaux défis sont apparus. “Les producteurs de pommes de terre pensent que leurs acheteurs et la société dans son ensemble doivent également prendre leurs responsabilités !” affirme le NEPG. Tout cela de manière à ce que “le flux soit régulier et suffisamment important“.
Différentes entreprises et transformateurs ont investi et investissent encore dans des infrastructures de transformation nouvelles ou rénovées dans toute la zone du NEPG. Ces investissements montrent que les possibilités de développement à long terme du marché des produits finis sont inchangées.
Au cours des deux dernières décennies, le développement du secteur de la pomme de terre de transformation a été motivé par une demande croissante de produits transformés. Les prochaines années pourraient marquer un tournant : les industriels veulent toujours plus de pommes de terre, mais les producteurs n’ont plus la possibilité de produire davantage (pas assez de “terres à pommes de terre”, coûts de production élevés, baisse de rendement, changement climatique, etc.).
Le “monde de la pomme de terre” passe ainsi d’une crise de la demande (pandémie COVID-19) à une crise de l’offre. D’où le questionnement du NEPG “Les producteurs seront-ils aussi désireux de produire des pommes de terre dans les années à venir qu’il y a 5 ou 10 ans ?“
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