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26-07-2021

Farines animales : feu vert de l’Anses sous conditions pour assouplir la réglementation

Dans un avis qu’elle a rendu public début juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ne s’oppose pas à un assouplissement réglementaire concernant les protéines animales transformées (PAT).

Terres et territoires - alimentation animale porc porcelet engraissement © Adobe
Les farines animales ne pourront pas être utilisées dans les fermes qui élèvent à la fois des porcs et des poulets, ainsi que celles qui comptent des bovins © Adobe

Un an après avoir été saisie par les ministères de l’Economie et de l’Agriculture, l’Anses vient d’émettre un avis favorable à l’utilisation des protéines animales transformées, nouveau nom des « farines animales ». Certes, elle émet cet avis sous conditions. Elle souhaite ainsi que les farines issues d’animaux sains et tracés ne fassent pas l’objet d’autoconsommation. Clairement elle envisage par exemple que les farines de porc ne soient destinées qu’aux poulets et que celles de poulets n’aillent qu’aux porcs. Pour limiter les risques d’échanges, ces farines animales ne pourront pas être utilisées dans les fermes qui élèvent à la fois des porcs et des poulets, ainsi que celles qui comptent des bovins, précise l’Anses.

Afin de limiter au maximum des risques de contaminations croisées, l’Anses recommande une séparation effective et strictes des circuits et des sites de production : chaque produit (porcs, volailles) aurait en quelque sorte sa filière (abattoir, collecte des sous-produits, fabrication des PAT, usines de production d’aliments du bétail, transports) auxquels seraient associés systématiquement des moyens de contrôles et de traçabilité. Se pose cependant la question de savoir si les fabricants d’aliments du bétail sont prêts à investir dans ce type de filières.

Lire aussi : Insectes : feu vert de l’Union européenne aux «vers de farine» dans les assiettes

« Une franche opportunité »

L’Anses est aussi favorable à la production de protéines issues de sept insectes, là encore sous conditions. Car les insectes peuvent véhiculer des risques biologiques, tels que la salmonelle, brucellose, E. coli, circovirus, agent du rouget, etc., et des risques chimiques : mycotoxines telles que la déoxynivalénol (DON), la zéaralénone (ZEA), éléments traces métalliques (ETM) comme le plomb, le cadmium, l’arsenic, etc. C’est pourquoi l’Anses qui n’identifie globalement pas de dangers supplémentaires par rapport à ceux présentés dans son avis de 2015, recommande l’application systématique d’une période de jeûne d’au moins 24 h avant la récolte des insectes et leur transformation. Cela permettra notamment « une bonne séparation du frass (déjections pouvant être sources de contaminants) et des insectes », indique l’avis. Elle recommande aussi l’application d’un traitement thermique visant à mieux maîtriser les dangers biologiques.

Ces prérequis pris en compte, l’Agence ne s’oppose pas à un assouplissement de la réglementation. C’est une manière de donner des gages à l’Union européenne qui veut aboutir à la réintroduction de ces PAT qu’elle estime compatibles avec le Green Deal et le Farm to Fork.

Le rapport (daté de juin) peut être téléchargé à l’adresse suivante : www.anses.fr/fr/system/files/ALAN2020SA0094Ra.pdf

Christophe Soulard, Actuagri

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