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En période de vacances scolaires, la cour de récré et les couloirs de l’Institut de Genech sont déserts. À l’approche de l’exploitation agricole de l’établissement scolaire pourtant, des voix s’élèvent et quelqu’un s’affaire dans la bergerie. Pas de répit pour Sylvain Quaghebeur, représentant des Hauts-de-France aux Ovinpiades. Obnubilé par la grande finale (samedi 23 février 2019 au Salon international de l’agriculture), le jeune homme est venu spécialement s’entraîner, le temps d’une journée, drivé par Marc Leroy, responsable de la ferme pédagogique.
Originaire de Saint-Symphorien (Hainaut belge), village situé à une dizaine de kilomètres de la frontière avec la France, ce fils d’éleveurs de vaches laitières souhaite s’installer en reprenant la ferme familiale qui dispose d’une activité de vente directe. Pour cela, Sylvain Quaghebeur se forme et est actuellement en première année de BTS productions animales. C’est au sein de cette formation qu’il s’est passionné pour l’élevage d’ovins.
« J’apprécie beaucoup les cours de conduite ovine, explique l’apprenti berger. Au fil de l’année, nous étudions et apportons des soins aux mouton »
Le site de Genech dispose en effet de 50 moutons boulonnais et de sept shropshire, une race typiquement britannique. C’est avec ces enseignements et ce troupeau que Sylvain Quaghebeur fait ses premières armes en tant que jeune berger. Le concours des Ovinpiades est tombé à pic pour lui. « J’ai voulu participer à cette aventure pour rencontrer d’autres bergers, car il y en a peu dans la région, mais aussi pour approfondir mes connaissances sur cette filière », souligne-t-il. Organisées dans l’Aisne, les épreuves régionales de ce challenge national ont eu lieu le 6 février dernier.
Les Ovinpiades Hauts-de-France ont réuni 38 élèves, âgés de 16 à 24 ans, issus de sept établissements d’enseignement agricole sur la ferme du lycée de Crézancy (02). Seuls les deux vainqueurs ont l’opportunité de participer à la grande finale parisienne. « Chaque étape du concours se compose de deux parties, indique Sylvain Quaghebeur. Une matinée théorique avec des quiz et des questions sur la génétique puis une après-midi pratique avec des épreuves de terrain. »
Reconnaître les races de moutons défilant sous leurs yeux, parer les onglons, apprécier la santé de la brebis, trier les brebis avec l’aide des boucles électroniques, évaluer l’état d’engraissement et de finition d’agneaux de boucherie, choisir le bon reproducteur, manipuler et évaluer l’état corporel d’une brebis… Les ateliers sont nombreux ! Certains sont même chronométrés, d’autres sont semés d’obstacles. « Le plus dur est d’être constant partout, car il y a de la pression, analyse l’apprenti berger. Il est important de rester calme et concentré. »
Des qualités qui l’ont mené vers les sommets. Sylvain Quaghebeur a terminé premier des Ovinpiades Hauts-de-France à l’issue d’une compétition très disputée. Rémy Deville du LEGTA de la Thiérache à Fontaine-lès-Vervins (02) est le second médaillé. Cette victoire leur offre une place pour la finale du concours national des jeunes bergers. Celle-ci aura lieu sur le grand ring du hall élevage, le jour de l’ouverture du SIA. Une échéance que Sylvain Quaghebeur appréhende avec optimisme. « Il y a du stress mais surtout du plaisir, assure-t-il. J’ai hâte de voir l’ambiance et de faire des rencontres. » Ils seront 38 candidats à vouloir décrocher le très convoité titre de meilleur jeune berger de France.