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C’est parfois dans les petites communes que naissent les grandes idées. En tout cas, la ville de Loos-en-Gohelle en est l’exemple.
Depuis maintenant trois ans, grâce à un travail conjoint de toutes les parties du projet, 2 400 m2 de panneaux solaires ont été installés sur des toitures de bâtiments publics.
Objectif : développer le modèle dans la ville et la rendre autonome en énergie d’ici 2050. Mine de Soleil a reçu le label Euralens par le grand forum du PMA.
Tout commence en 2013. À l’occasion de la rénovation de l’église de Loos-en-Gohelle, la mairie décide d’installer des panneaux solaires sur le toit de l’édifice religieux.
« À l’époque, nous avions bénéficié d’importantes subventions et le tarif de revente était très intéressant. Actuellement, ces panneaux rapportent à la ville 5 000 € par an », indique Lucas Nyszak, directeur général des services de Loos-en-Gohelle, anciennement chargé des projets de transition énergétique de la ville.
Mais l’objectif de Loos-en-Gohelle est plus ambitieux : rendre la ville autonome en énergie d’ici 2050.
« On reste une petite collectivité, avec peu de moyens. Il fallait donc trouver un système intéressant et facile à mettre en œuvre. Très vite les panneaux solaires, aidés par l’exemple de l’église, se sont imposés. »
Reste maintenant à savoir comment faire. « On savait qu’on voulait partir sur un système de concession et qu’on ne voulait pas céder nos toitures à un grand groupe. »
Aussi, en 2018, la mairie fait passer dans son journal municipal un sondage. Le but est de savoir si des citoyens pourraient être intéressés par le projet.
« C’était très flou, mais on était tout de même une bonne vingtaine, se souvient Jean-Luc Mathé, un des citoyens de Mine de Soleil. Finalement, assez rapidement, on a décidé de former une SAS. »
Cette SAS est aujourd’hui composée de citoyens (qui ensemble, sont actionnaires principaux avec 38 % des parts), de la ville de Loos-en-Gohelle (15 %), de la SEM énergies Hauts-de-France et de Sunelis, l’entreprise qui a posé et entretient les panneaux solaires.
Au total, on trouve 131 actionnaires, dont 128 actionnaires citoyens réunis en collège.
« Cette forme d’entreprise un peu particulière est la preuve qu’on peut mettre les citoyens dans des projets quand ça leur tient à cœur. Et surtout, cela fait que tout le monde est dans le même bateau, donc ça crée de la solidarité », complète Jean-Luc Mathé.
« Ça a permis aussi de renouer le dialogue avec les citoyens et peut-être parfois de mieux comprendre les difficultés de chacun », acquiesce Lucas Nyszak.
Au final, huit toitures sont retenues pour un total de 2 400 m2 : le Cybercoin, la salle Varet, les écoles Ovide Leroy, Arthur Lamendin et Basly, la halle Salengro et des bâtiments des services techniques de la ville.
« Aujourd’hui, les panneaux produisent 440 mégawattheures par an, soit l’équivalent de la consommation électrique de tous les bâtiments publics de Loos-en-Gohelle, ajoute Lucas Nyszak. Nous sommes en revente totale, mais il y a une réflexion sur un passage à de l’autoconsommation… »
Mine de soleil a encore de l’ambition. Quatre toitures publiques sont encore exploitables (il faut quelques travaux) ainsi que « toutes les autres toitures de la ville », se réjouit Jean-Luc Mathé.
Mais surtout, c’est son modèle qui inspire. Déjà Divion et Lens souhaitent rejoindre la SAS.
« La ville de Montpellier m’a contacté car elle souhaiterait lancer un projet du même ordre », indique Lucas Nyszak.
« Plus il y aura de villes qui s’y mettront, mieux c’est », avance déjà Jean-Luc Mathé.
Eglantine Puel
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