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Le tri, la découpe, le lavage, le séchage, le pesage… dans l’usine de l’entreprise Agrafresh, à Athies (62), la plupart des étapes du conditionnement des salades est automatisée. L’établissement est à la pointe de la technologie. Pour emballer les 6 000 tonnes de salades qui arrivent chaque année, Agrafresh emploie tout de même plus d’une cinquantaine de personnes.
Agrafresh, c’est une histoire familiale qui commence en Belgique, entre Courtrai et Bruges. En 2001, Jan Demarez et sa femme Ann Vantyghem, tous deux enfants d’agriculteurs, fondent une première usine à Egem, sur le site de l’ancienne ferme du père d’Ann. L’ingénieur et la comptable se transforment alors en spécialistes des légumes frais prêts à l’emploi et des salades en sachet. Le beau-frère de Jan, Pieter, de formation agricole, se joint à l’aventure.
L’entreprise livre à la grande distribution, à la restauration collective et à l’industrie, principalement en France, en Belgique, au Luxembourg et en Angleterre. Elle connaît vite une croissance indécente. « En moyenne, on était à 10-15 %, avec une année à 20 %, confie Jan Demarez. En 2005, nous avons construit un bâtiment supplémentaire et c’est en 2007 que nous avons commencé à livrer aux cuisines centrales. En 2014, l’usine d’Egem est arrivée à saturation. » Il était grand temps d’en construire une deuxième.
Le choix du couple s’oriente rapidement vers la zone d’activités Actiparc d’Athies, près d’Arras. La position est stratégique. « À partir d’ici, nous pouvons couvrir toute la France, explique Jan Demarez qui estime que dans l’Hexagone, il y a beaucoup plus de gens motivés pour travailler qu’en Belgique. Enfin, il y a la proximité avec les champs. Il est important pour nous d’avoir une matière première la plus fraîche possible. » Agrafresh investit ainsi plus de 8 millions d’euros et s’installe en 2016 dans cette usine ultramoderne : 5 000 m2 de bâtiment sur un site de 4 hectares.
Si l’usine située en Belgique permet de conditionner légumes et mélanges de légumes – carottes, céleri-rave, choux, haricots…, « la plupart des produits, à l’exception du poivron et du concombre, sont des légumes de plein champ », souligne le responsable – l’usine implantée sur le sol français est quant à elle spécialisée en salades. « Elles proviennent du Nord de la France et de Belgique », souligne le gérant de l’entreprise.
Celui-ci recherche d’ailleurs de nouveaux producteurs pour alimenter son usine en perpétuel développement. « On cherche des agriculteurs qui peuvent produire de la salade en été en local, dans un rayon maximum de 100 km autour de l’usine. On cherche de la scarole, de la frisée, de l’iceberg, de la laitue, de la feuille de chêne, ou encore de la batavia… », précise-t-il.
Jan Demarez dit essayer de travailler autant que possible en direct avec les producteurs. Ils sont environ 50 pour l’instant. « Certains sont spécialisés dans un produit en particulier, j’aimerais travailler davantage comme ça, pour la qualité. » Les contrats se font à l’année ou à la saison, et selon les cas, l’agriculteur livre à l’usine ou les camions de l’entreprise viennent chercher la marchandise sur place. « Il y a un cahier des charges avec notamment des variétés qu’on propose aux producteurs, poursuit Jan Demarez. Il y a également un suivi avec des conseillers. »
Trouver des nouveaux fournisseurs en région
Pour répondre aux besoins en produits locaux des industriels, des distributeurs et autres acteurs de la filière alimentaire, le Comité de Promotion et les différents services techniques de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais les accompagnent pour trouver de nouveaux fournisseurs en région. Diffusion de l’information dans les réseaux ou encore mise en relation avec des producteurs sont des solutions proposées pour mettre en adéquation l’offre et la demande régionales.
Pour tout renseignement, contactez le Comité de Promotion – 03 21 60 57 86
Pour lui, le futur de l’usine se dessine déjà : « On va faire des salades en barquettes, d’autres avec des crudités ou des mélanges avec des croûtons et de la sauce. Nous travaillons aussi avec les fastfood. Il y a un développement très fort à ce niveau. »
Qu’est ce qui fait le succès de son usine selon lui ? « Beaucoup de gens veulent manger un produit frais, prêt à consommer mais pour lequel il faut quand même cuisiner un peu, explique Jan Demarez. On fait beaucoup de mélanges, avec des sachets qui sont abordables. »
Et si le succès reste au rendez-vous, le gérant belge a tout prévu : l’usine a été conçue de façon à pouvoir s’agrandir lorsqu’elle arrivera, elle aussi, à saturation.
Laura Béheulière