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Le mois d’avril 2021 a été le plus froid depuis 20 ans assure Météo France ! Les abeilles ne s’y sont pas trompées. Depuis le début du printemps, elles se sont peu aventurées en dehors de leurs ruches, avec pour conséquence directe une miellée de printemps très limitée.
Pourtant, à l’image de la végétation, les températures douces de fin février début mars ont, dans un premier temps, entraîné un “démarrage précoce de la saison”, avance Hélène Fiers, présidente de l’Association des apiculteurs professionnels en pays Nord Picardie (APPNP) et apicultrice professionnelle à Hoymille, dans le Nord.
Juste le temps de sortir les ruches de l’hivernage et de prendre des forces, que le froid a alors fait son grand retour freinant le développement de la végétation et la sortie des abeilles. “En dessous de 14 °C, elles ne se risquent pas dehors, sous peine d’engourdissement”, rappelle Didier Dubois, apiculteur professionnel à Wavran-sur-l’Aa, dans le Pas-de-Calais. La floraison des aubépines, actuellement à l’œuvre dans la région dans des conditions météorologiques qui restent peu favorables, marque la fin de la miellée de printemps.
Désormais, ce sont sur les acacias que se portent les espoirs des apiculteurs. “Nous sommes dans l’incertitude, leur floraison est très en retard, près de 15 jours par rapport à l’an dernier, note Hélène Fiers. On ne sait pas encore évaluer dans quelle mesure le gel d’avril les a endommagés.” Il faudra attendre encore quelques jours pour le savoir.
Pour autant, malgré les températures basses, la santé des colonies semble globalement au rendez-vous, “même s’il est encore trop tôt pour évaluer les taux de mortalité“, souligne Hélène Fiers.
L’apicultrice note cette année une pression d’essaimage plus forte qu’à l’accoutumée. Observé au printemps avant la première miellée, l’essaimage est un phénomène qui provoque le départ de la reine et d’une partie des abeilles de la ruche pour former une autre colonie. En cause probablement cette année, “une légère surpopulation dans les ruches liée au démarrage précoce des naissances”, avance Hélène Fiers.
Les apiculteurs professionnels s’emploient à freiner ce phénomène. “Pour un apiculteur amateur, cela peut être intéressant d’avoir une nouvelle colonie, mais pour nous, professionnels, une ruche qui essaime, c’est une ruche qui ne produit pas de miel“, explique Hélène Fiers.
Virginie Charpenet