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Pluies et lins n’ont pas fait bon ménage cette année. Avec toute l’eau tombée cet été, les arrachages de lin ont pris de retard, d’autant plus qu’une partie d’entre eux étaient versés. Résultat: la récolte est retardée et très étalée dans le temps. Au 31 août, “à vue de nez, je dirai que la moitié des surfaces de lin dans le Nord ont été enroulées, estime Frédéric Ley, président de la section lin de la FDSEA du Nord. Avec les épisodes de pluie, les chantiers sont très longs cette année.” Si bien que certains lins ont été enroulés en même temps que d’autres ont été arrachés.
Dans le Pas-de-Calais, même constat. “Selon les teilleurs, environ 40 à 50 % des lins ne sont pas rentrés, annonce, de son côté, Xavier Fournier, président de la section lin du Pas-de-Calais. Il a fallu faire un choix entre les céréales et le lin et le manque de main-d’œuvre à cette période où il a fait sec ce qui a ralenti aussi les chantiers.” Le plus gros retard est à constater dans le Ternois et les Sept vallées. D’habitude les lins sont arrachés sur deux semaines au lieu de quatre cette année. À ce jour, la totalité des lins ont été arrachés et retournés au moins une fois.
Le point positif de cette campagne est le rouissage qui s’est bien déroulé. Surtout pour les lins arrachés en premier où l’alternance de pluies et de soleil a été bénéfique. “Dans les trois quarts des lins rentrés, la qualité devrait être satisfaisante”, estime Xavier Fournier. Toutefois, la quantité de fibres longues devrait être moindre.
Pour ceux restants, la qualité a aussi pâti avec ces nombreuses averses. “Dans certaines parcelles, les lins ont pourri, surtout dans les linières de lin versés. La qualité sera très hétérogène selon les secteurs où la pluviométrie diffère“, annonce le président. Ce constat, il peut être fait à l’échelle du Nord et du Pas-de-Calais mais aussi au niveau des bassins de production français et européens.
Comme pour toutes les cultures cette année, une période de soleil et de chaleur serait bienvenue. “Si la météo nous le permet, le soleil de fin de semaine devrait permettre de rentrer pas mal de lins“, espère Frédéric Ley. Mais une chose est sûre, les débits de chantier ralentis joueront sur les coûts de production
Côté marchés, ils restent très demandeurs. La qualité n’est au rendez-vous nulle part dans les pays producteurs de lin. Les prix devraient donc se maintenir. “Les teilleurs commencent à faire prendre conscience à leurs acheteurs que la qualité ne sera pas là, il faudra ensuite que l’offre et la demande s’équilibrent”, explique-t-il.
Toutefois, la filière a demandé une dérogation de brûlage pour les lins qui ne seront pas récoltés. En France, ils représentent environ 2 à 2 500 hectares, surtout localisés en Haute-Normandie.
Lucie Debuire