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Le pionnier de l’hébergement chez et par l’habitant, c’est ainsi que se définit le réseau Gîtes de France qui surfe sur la « vague » de l’après-covid.
Ce besoin de proximité, de terroir, de sécurité, le tout mélangé, a contaminé les touristes, les conduisant à opter davantage pour le label aux épis. Tandis que la pleine saison touristique bat son plein, nous faisons étape chez Sylvie Roussez, présidente de l’association pour le Nord-Pas de Calais.
« Je suis devenue agricultrice par la force des choses », commence la femme originaire du Haut Pays du Montreuillois. De famille agricole, elle épouse un agriculteur installé en 1988 sur la ferme familiale calaisienne. La force des choses, c’est un peu lui, on imagine… En 2011, la zone d’activités de la Turquerie se construit, forçant la famille à se trouver un nouveau nid. Ce sera Marck, à quelques kilomètres de là. Le début d’une nouvelle page, s’écrivant avec un troupeau de vaches allaitantes – « des salers » – et des cultures, « lin, betteraves, pommes de terre, fèves, céréales et une surface de prairies relativement importante ».
Mais pas seulement. Dans une ancienne grange, deux gîtes ont été aménagés dans les années 2000 par les anciens propriétaires. Sylvie Roussez profite des six premiers mois dans sa nouvelle demeure pour remettre un bon coup de frais et reprendre l’activité.
Le label est déjà là, fixé sur les murs, mais attaché au propriétaire, c’est la règle. Alors il faut redemander à être labellisé, ce que Sylvie Roussez fait pour ses deux hébergements, l’un de sept, l’autre de dix personnes, tous deux ornés de « trois épis » aujourd’hui. L’été, elle affiche complet, la Côte d’Opale est « le fer de lance » du tourisme local, dit-elle.
L’hiver, les portes sont closes pour éviter de chauffer les grandes pièces hautes de plafond pour quelques visiteurs. Elles rouvrent au printemps pour accueillir les touristes jusqu’au nouvel an. Sylvie Roussez fait partie des 735 propriétaires des 984 hébergements – gîtes et maisons d’hôtes – que compte le réseau dans le Nord-Pas de Calais. Derrière, il y a une association qui s’active pour la mise en relation entre clients et hôtes, mais avant cela pour la labellisation des hébergements.
« Des experts en qualité et labellisation évaluent le niveau de confort, vérifient les équipements, le confort de la literie, les extérieurs, détaille la présidente. Selon une grille de classement, un nombre d’épis est attribué, entre un à cinq. Parfois, il manque de petites choses pour ajouter un épi : cela ouvre à des discussions avec le propriétaire qui choisit – ou non – de s’engager sur des travaux. »
Un pied dans le terrain avec des équipes départementales, c’est l’une des spécificités qui permet de créer puis conserver un « lien constant entre l’équipe et le propriétaire ». Et puis, ce dernier est aidé sur la partie réglementaire, des taxes de séjour aux déclarations au greffe du tribunal, les assurances et autres formalités. « On n’ouvre pas si tout n’est pas conforme : c’est rassurant pour tout le monde. »
Comme Sylvie Roussez, certains hôtes portent également la casquette d’agriculteur. Ils sont 19,5 % dans le Nord, 14,1 % dans le Pas-de-Calais à être en activité, « un vrai plus pour expliquer notre métier », reprend la Marckoise. « Le fait d’avoir une activité touristique sur une ferme est le meilleur moyen d’échanger : ils sont proches de nous, on est proches d’eux. » Chez Sylvie Roussez, la pâture fait face aux deux logements et il suffit de traverser pour être nez à nez – ou presque – avec le troupeau et s’extasier devant les veaux.
Les propriétaires de logements sont systématiquement adhérents de l’association. Sylvie Roussez rejoint donc les rangs et gravit les marches au fil des ans. En 2016, elle est élue présidente côté Pas-de-Calais puis réélue en 2022 pour trois ans de plus. La fédération du Nord-Pas de Calais est présidée en alternance par les deux départements. Depuis 2022 c’est le Pas-de-Calais – donc Sylvie Roussez – qui occupe le poste.
Un engagement 100 % bénévole qui lui demande un investissement au quotidien mais, dit-elle, très enrichissant. D’autant que le label a le vent en poupe. « Il y a eu des années un peu difficiles mais depuis l’après-covid, les gens ont réalisé ce besoin de sécurité, d’assurance : notre label est fortement sollicité et toujours en quête de nouveaux logements », conclut la Marckoise.
1970. Elle naît à Montreuil-sur-Mer.
2012. Elle reprend les deux gîtes de l’exploitation sur laquelle elle s’installe à Marck.
2016. Elle est élue présidente de l’association Gîtes de France du Pas-de-Calais.
2022. Elle est nommée à la tête de la fédération Gîtes de France du Nord-Pas de Calais
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Louise Tesse