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Peut-être l’avez-vous déjà croisée dans les champs aux abords de la RN 25, au sud d’Arras. Avec ses allures de petit vaisseau lunaire, cette machine agricole ne passe pas inaperçue. Doté des dernières technologies embarquées, ce « lit de désherbage », c’est son nom, doit venir apporter aisance et praticité lors des chantiers manuels, notamment en agriculture biologique. Explications.
Installée à Bavincourt (62), Émilie Lebel cultive une soixantaine d’hectares en bio. Elle produit des légumes comme les oignons, les pommes de terre ou les betteraves rouges. Ses parcelles sont entretenues à la main par des saisonniers. Pour faciliter cette tâche particulièrement physique – qui s’effectuait auparavant courbé ou accroupi, les genoux dans la terre –, elle a investi dans deux bed weeder, de fabrication hollandaise (marque Andela).
« Les personnes progressent en étant allongées sur des banquettes, explique-t-elle. Leurs bras sont ainsi libérés pour réaliser diverses opérations, comme le désherbage en cette période de l’année. Cette position permet d’apporter plus de confort aux salariés. » L’engin est doté de huit places, installées côte à côte. En cas de pluie ou de chaleurs, une bâche peut-être déployée au dessus de la machine et des équipes. Hauteurs de travail et vitesses de progression sont réglables en fonction des situations.
L’agricultrice du Pas-de-Calais ne regrette pas l’acquisition de cet équipement. « Nous désherbons environ 60 ares d’oignons en l’espace d’une journée par exemple. Il fallait beaucoup plus de temps avant, indiqueÉmilie Lebel. L’outil améliore nettement les conditions de travail. » Tout comme le rendement des salariés.
Le « lit de désherbage » fonctionne grâce à l’énergie solaire. Des panneaux alimentent des moteurs qui actionnent l’appareil. L’ensemble, neutre en CO2, avance sans un bruit dans le champ. « Les deux personnes positionnées au milieu de la machine dirigent la roue qui se situe devant eux, entre les rangs de cultures, avec un système de guidage sur commandes », indique Émilie Lebel. Le seul moment durant lequel un ou plusieurs opérateurs doivent se lever est pour faire faire demi-tour en bout de champ.
Au-delà du désherbage, le bed weeder peut être utilisé pour des activités de repiquage, mais également de récolte. Certains modèles peuvent tracter une remorque à l’arrière. Avec l’essor de l’agriculture biologique, ce type de dispositif est appelé à faire de plus en plus son apparition dans les plaines du Nord et du Pas-de-Calais.
Simon Playoult