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Le congrès de l’Union internationale de conservation de la nature s’est ouvert le 3 septembre pour s’achever le 11. Si le thème principal de ce rendez-vous reste la préservation de la biodiversité dans son ensemble, les agriculteurs entendent jouer pleinement leur rôle, comme l’a notamment indiqué la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.
En ouverture du Congrès de la nature de l’UICN qui a couvert cinq thèmes majeurs, le président de la République, Emmanuel Macron, a rappelé sa préoccupation « pour des sols vivants ». Pour ce faire, il entend lutter contre l’artificialisation des sols car « c’est arrêter le grignotage progressif des terres », a-t-il déclaré. Le chef de l’Etat a aussi indiqué la voie qu’il entend suivre pour préserver la biodiversité sous toutes ses formes, en particulier en France et en Europe.
Constatant que « l’agriculture française peine à réduire sa dépendance aux pesticides de synthèse », il s’est engagé, le 3 septembre à porter une initiative forte (…) “de sortie accélérée des pesticides”, a-t-il déclaré, indiquant qu’il profiterait de la présidence française de l’Union européenne pendant le premier semestre 2022 pour favoriser ce projet.
Mais il reste conscient du chemin à parcourir. « Est-ce qu’on peut sous-estimer l’effort qu’on demande à nos agriculteurs ? Non. Car nos agriculteurs vivent déjà mal de leurs activités et ont tellement de difficultés. Mais nous devons construire un chemin, une transition tous ensemble, pour réussir à reprotéger nos sols, à reprotéger nos activités agricoles et progressivement réduire, partout où on peut s’en passer, les pesticides », a-t-il indiqué.
Pas d’interdiction sans solution
En guise de réponse, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a rappelé que « L’agriculture est l’alliée de la biodiversité », puis elle a dressé toutes les actions menées depuis de nombreuses années par le monde agricole, notamment à travers Agrifaune, un programme qui développe « une synergie entre production agricole et préservation de la faune sauvage depuis plus de 15 ans », a-t-elle dit.
Avec 44 partenaires, la FNSEA a également créé l’association Contrat de solutions qui constitue une véritable boite à outils à la fois « innovante, alternative et complémentaire, que ce soit en agriculture conventionnelle ou biologique », a précisé Christiane Lambert. Elle a notamment cité la fiche 4 de ce contrat qui porte sur les bandes fleuries pour optimiser le service de régulation naturelle des bioagresseurs apportés par la faune auxiliaire.
« Son objectif est de favoriser l’équilibre naturel proies-prédateurs et de limiter l’usage des produits phytosanitaires », a-t-elle précisé. D’une manière globale, la FNSEA reste sur son principe « pas d’interdiction sans solution » et entend que les efforts fournis par les agriculteurs soient justement et dûment récompensés.
D’où le lancement en 2019 d’Epiterre dont l’objectif est de construire des projets avec les agriculteurs pour valoriser et produire des services environnementaux et bien entendu rémunérer les agriculteurs pour les services rendus : captation de carbone, amélioration et valorisation des paysages pour certaines collectivités locales, aménagement de cours d’eau, plantation d’arbres, etc.
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Mobiliser toute la société
Après avoir rejoint l’initiative 4 pour 1000 en décembre 2020, la FNSEA par l’intermédiaire de sa présidente, a officialisé sa candidature au programme « Engagés pour le nature » de l’Office français de la biodiversité, devenant ainsi le 31e partenaire de cette opération.
Une continuité en toute logique pour l’ancienne présidente du Forum pour une agriculture raisonnée et respectueuse de l’environnement (FARRE), qu’elle avait créée en … 1993. Il n’en reste pas moins, comme l’a formulé Christiane Lambert, que « l’objectif d’infléchir le déclin de la biodiversité ne pourra réussir que si tous les acteurs de la société sont mobilisés ».
Actuagri