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“La stigmatisation des activités agricoles, communément appelé “agribashing”, conduit à une multiplication des actes d’incivilités voire de violences envers les professionnels en lien avec l’agriculture”, souligne dans un communiqué la préfecture du Pas-de-Calais.
Face à ce constat, le ministre de l’Agriculture avait lancé, en avril 2019, la création d’observatoires départementaux de l’agribashing. Après une phase expérimentale dans six départements, une généralisation à tout le territoire français est prévue. Le 20 janvier 2020, c’est l’observatoire du Pas-de-Calais qui a été créé.
Si de nombreux outils existent déjà sur le terrain (cellule Demeter, dispositif Vigiagri…), l’observatoire vient rassembler l’ensemble des acteurs de la lutte contre l’agribashing. Le but : coordonner les activités des différents services.
“L’objectif est de détecter les menaces, d’en faire une évaluation et de suivre leur évolution dans le temps, souligne Francine Théret, qui représente la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais au sein de l’observatoire. Le tout pour la sécurité des biens et des personnes.”
Cet observatoire “réunira le groupement de gendarmerie départementale, la direction départementale de la sécurité publique, le service des renseignements territoriaux, la direction départementale des territoires et de la mer, la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais, la Coordination rurale du Pas-de-Calais, la FDSEA ainsi que des personnalités qualifiées”, précise la préfecture dans son communiqué.
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La préfecture précise qu’il a été décidé de “mettre en place une stratégie collective”, visant à :
Pour Francine Théret, il est essentiel que les agriculteurs et agricultrices concernés ne restent pas seuls : “Il n’y a pas que les agressions physiques, précise-t-elle. Parfois nos murs sont tagués, on nous fait des doigts d’honneur, on se bouche le nez devant un pulvé… À l’école, les enfants d’agriculteurs se sentent aussi stigmatisés. Tous ces messages pèsent sur le monde agricole, qui se sent acculé.”
“Je ne voudrais pas qu’un agriculteur se fasse justice lui-même, souligne-t-elle encore. Les agriculteurs ne doivent pas hésiter pas à contacter la chambre d’agriculture, ou leur syndicat, ne pas rester seul s’il arrive quelque chose.”
Laura Béheulière