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Connaître les concentrations de résidus de molécules de produits phytosanitaires dans l’air sur le territoire français. C’est l’objectif d’une étude menée par les associations agréées pour la surveillance de la qualité de l’air. Dans notre région, c’est Atmo Hauts-de-France qui a scruté la qualité de l’air, dans quatre sites, de juin 2018 à juillet 2019.
“Nous avons choisi ces sites selon leurs spécificités, explique Paul Quindroit, en charge de cette étude. Nous surveillons déjà les concentrations en pesticides depuis 2003 à Lille (59), il semblait évident de continuer. À Saint-Quentin (02), des parcelles cultivées sont à 720 mètres du capteur. Sur nos sites ruraux, les capteurs se situent au milieu des zones de production de céréales ou de pommes de terre. À West-Cappel (59), en bordure de la Belgique, les parcelles se situent à 90 mètres du capteur, tandis qu’à Thézy-Glimont (80), elles sont à 340 mètres.”
Après un an de relevé puis un an d’étude, l’heure est au bilan. Parmi les 90 substances contrôlées, 20 ont été détectées sur l’ensemble des quatre sites. Les molécules d’herbicides en représentent à elles seules 90 %. Principalement utilisés au printemps et à l’automne, les résidus mesurés dans l’air restent à un niveau de concentration très faible, “de l’ordre de quelques nanogrammes par mètre cube“, rappelle Nathalie Dufour, responsable du service études à Atmo Hauts-de-France.
“Les Hauts-de-France ont une spécificité puisque c’est la première région de productions végétales, première productrice de céréales, de légumes de plein champs, de betteraves et de pommes de terre, constate l’ingénieur. Des spécificités qui se retrouvent dans les résultats de l’étude, puisque les trois substances qui ressortent le plus parmi toutes celles détectées sont le triallate, le prosulfocarbe et la pendiméthaline.” Ces trois substances sont utilisées pour désherber les cultures légumières, de céréales ou de pommes de terre. Sur le site de West-Cappel (59) enfin, le diméthoate, interdit en France mais autorisé en Belgique, n’a pas été détecté.
De manière générale, dans notre région, la concentration des molécules détectées durant cette année-là était plus faible que la moyenne nationale. “On remarque tout de même que les sites ruraux enregistrent globalement des concentrations plus élevées de résidus de pesticides que ceux urbains, explique Paul Quindroit. La distance avec les parcelles cultivées semble être la principale raison.”
Retrouvez l’analyse de la qualité de l’air post-confinement
“Grâce à cette étude, nous avons une liste à jour des substances qu’il faut contrôler, annonce le président d’Atmo Hauts-de-France, Jacques Patris. Toutefois, tant que nous n’avons pas de seuils réglementaires définis, nous ne pouvons répondre entièrement aux attentes et inquiétudes de la population. »
Lucie Debuire