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Christophe Béchu a présidé le premier comité de suivi ministériel des inondations survenues dans le Pas-de-Calais, mardi 23 janvier 2024, après s’être entretenu avec les représentants du monde agricole régional. La volonté affichée par le ministre à la sortie de ce comité : aller vite.
Le gouvernement était vivement attendu sur cette question. Des sinistrés envisagent aujourd’hui de quitter leur logement. Ce sera possible selon les cas de figure a indiqué le ministre. Dans le premier cas, les particuliers dont les maisons ont subi des dégâts qui dépassent la moitié de leur valeur vénale (prix auquel un bien peut être vendu sur le marché) seront éligibles à un rachat automatique par l’État dans la limite de 240 000 euros. Dans le deuxième cas, si les dégâts sont inférieurs, un rachat à l’amiable entre collectivité locale et État pourra être envisagé.
« C’est une demande qui se fait à l’échelle du particulier, insiste Christophe Béchu. Ce sont aux propriétaires qui souhaitent vendre de se manifester. » Le préfet sera chargé de préciser les conditions qui permettront de disposer de ces dispositifs de rachat dans les jours à venir. Le ministre a également indiqué que le gouvernement français avait saisi l’Union Européenne pour bénéficier du dispositif de soutien en cas de catastrophe naturelle majeure.
« On appelle à cette solidarité européenne. » Il a annoncé que l’État allait financer les surcoûts en énergie liés aux pompes. L’État aidera financièrement les plus petites communes et « les aides pourront couvrir 100 % des montants des dégâts » a-t-il dit. Un guichet unique pour les entreprises (artisans et commerçants) est également prévu.
Le Faru (Fonds d’aide au relogement d’urgence) « va prendre en charger et assurer le transport d’une centaine de mobil-homes ici sur le territoire » a-t-il ajouté, alors que les pompes françaises, seront maintenues « aussi longtemps que nécessaire ».
Enfin, après diagnostics, les installations de batardeaux dans les zones inondables seront financées à 100 % « pour être certain que les choses ne se reproduisent pas ».
Le ministre insiste : le temps est à l’urgence pour les sinistrés, mais il est également à la préparation de l’avenir. « Nous attendons à très brève échéance les rapports d’un certain nombre de missions. » Trois précisément. Les conclusions d’une première mission sur l’entretien et l’organisation en Belgique et aux Pays-Bas et les leçons à en tirer devraient être publiées dans « quelques jours ».
Une autre porte sur le « coût consolidé de ces inondations » et une troisième sur « l’organisation de demain ». « Entre les sections de wateringues, les syndicats de gestion des eaux, les intercommunalités, les communes, il faut sans doute qu’on trouve matière à clarifier cette organisation », a-t-il ajouté avant de s’interroger : « Est-ce qu’on peut continuer à avoir autant de gens qui gèrent chacun un bout du territoire ? »
Une première ébauche du plan de résilience annoncé par le gouvernement sera rendue publique dès la fin du mois de mars a promis le ministre, ajoutant qu’« il n’y a pas de question taboue ». Le comité ministériel doit se réunir maintenant deux fois par mois.
Dossier : Retour sur les inondations qui frappent le Nord-Pas-de-Calais
Kévin Saroul