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Depuis quelques années déjà, on constate en France comme dans les Hauts-de-France une augmentation de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique. “C’est un marché qui continue de croître de manière régulière“, souligne Jean-Baptiste Pertriaux, codirecteur de l’association Bio en Hauts-de-France au cours d’un webinaire organisé mardi 19 janvier dans le cadre des Rencontres grandes cultures bio. Des échanges organisés par les chambres d’agriculture des Hauts-de-France et Bio en Hauts-de-France.
D’après les chiffres de l’Agence bio et AND international, 6,1 % des achats alimentaires des ménages français sont bio en 2019. Le marché alimentaire bio représente désormais près de 12 milliards d’euros, soit une progression de plus de 13 % par rapport à 2015 à l’échelle nationale.
“C’est important, on a dépassé le marché de niche, commente Jean-Baptiste Pertriaux qui transmet ces chiffres. Cela reste tout de même un marché à petite échelle. La région n’est pas en reste mais il y a des marges de progrès à faire sur la consommation quotidienne.” Seuls 8 % des habitants des Hauts-de-France consomment en effet du bio tous les jours. Ils sont 69 % à affirmer en consommer au moins une fois par mois. À noter que pendant le confinement, la hausse de la consommation de produits bio aurait augmenté entre 20 à 30 %.
Lire aussi notre grand format sur la consommation du bio pendant le premier confinement : Le boom du bio en confinement
La plupart des achats sont effectués dans les grandes et moyennes surfaces (55 %). “Ce qui est notable est une augmentation de la consommation dans les magasins spécialisés (28 %), et en vente directe (11 %), c’est conséquent par rapport à ce qui se fait en conventionnel”, remarque toutefois Jean-Baptiste Pertriaux.
Du côté de la production, les chiffres sont aussi en augmentation. En 2019, 8,5 % de la surface agricole est bio en France. “On atteint les 10 % si on se projette avec les conversions de l’année, ajoute le codirecteur de Bio en Hauts-de-France. Les surfaces ont ainsi été multipliées par cinq en cinq ans.”
Le taux de croissance s’est fortement accentué à partir des années 2014-2015. “En région, on a aussi perçu ce changement qui correspond à la mise en place d’aides au niveau national à travers la PAC, et au nouveau plan bio régional qui a permis cette croissance”, analyse Jean-Baptiste Pertriaux.
“Les grandes cultures représentent en France une grande partie des conversions, poursuit-il. La part des légumineuses dans les assolements est aussi importance.”
Cette évolution est également visible dans les Hauts-de-France, avec une hausse des surfaces de 10 à 15 % (+ 20 % dans le Pas-de-Calais par rapport à 2018, et + 12 % dans le Nord). De plus, plus d’un quart des fermes bio de la région sont orientées en grandes cultures (26 %, devant le maraîchage qui représente 22 % des exploitations).
Au Point accueil bio des Hauts-de-France qui accompagne les conversions, on constate que plus d’un tiers des projets se font en grandes cultures et légumes de plein champ.
Laura Béheulière