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Né à Boulogne-sur-Mer en 1981, Guillaume Fourrier est tombé amoureux de la mer et la pêche au tournant de l’adolescence. “Tout a commencé quand j’avais 14 ans. J’ai suivi des amis lors d’une partie de pêche près de la digue de Boulogne, et depuis ce jour je n’ai jamais arrêté de pêcher !“, raconte celui qui détient actuellement 28 records du monde, d’Europe et de France pour la prise de gros poissons en pêche sportive, pris entre 2009 et 2021.
Mais avant d’enchaîner les records à en faire pâlir plus d’un rouget, Guillaume Fourrier fait ses armes en passant de longues heures en mer. “J’étais tellement obsédé par la pêche quand j’étais plus jeune, que je sortais en mer quasiment tous les jours. Mais je comptais beaucoup sur le hasard finalement. Alors que maintenant tout est anticipé, mesuré, analysé“, explique-t-il. “Il ne suffit pas de lancer sa canne dans l’eau pour prendre des gros poissons. Il y a un énorme travail en amont et beaucoup de variables à prendre en considération.”
Pour partager sa passion et ses connaissances techniques, il crée en 1998 son premier site internet dédié à la pêche sportive en mer. “Mon blog spécialisé a très vite eu une petite notoriété. Les passionnés s’y retrouvaient pour partager leurs expériences personnelles et repartir avec les meilleurs conseils.” Guillaume Fourrier se fait progressivement un nom dans le milieu de la pêche sportive, au point d’être sollicité pour écrire dans des magazines spécialisés comme “Pêche en mer” ou “Le Chasseur français.”
Il faudra toutefois attendre 2009 pour qu’il établisse son premier record de France avec un lieu jaune au large de La Rochelle. À la pesée, l’individu n’affiche pas moins de 9,8 kg ! Et ce n’est que le début d’une longue série de records. En 2011, il capture quatre cabillauds, établissant plusieurs records de France et un record d’Europe en une seule journée. En 2018, il attrape une raie bouclée de 4,825 kg. Deux ans plus tard, en 2020, il capture avec un ami deux énormes lieus jaunes de 96 cm et 1 mètre de longueur. Au total, entre 2009 et 2021, le Boulonnais d’origine a battu pas moins de 28 records du monde, d’Europe et de France.
En parallèle de sa passion pour la pêche sportive, Guillaume Fourrier a travaillé plusieurs années dans le marketing de matériel de pêche et publié 14 livres sur le sujet. Ce n’est que récemment, en 2023, qu’il a décidé de se consacrer pleinement à la pêche sportive en devenant guide de pêche, à Dieppe. Son concept ? Proposer aux amateurs et passionnés des sorties en mer haut de gamme, à bord de son Barracuda 7. Un bateau spécifiquement conçu pour optimiser l’expérience de pêche puisqu’il est équipé d’un moteur de 200 chevaux, de plusieurs radars, d’une caméra nocturne, “et de plusieurs machines à café !”, précise l’intéressé.
Chaque sortie en mer est soigneusement planifiée en fonction des conditions du jour. Guillaume Fourrier utilise des relevés satellites, des informations sur les courants, le vent et les dernières données de terrain pour définir une stratégie optimisée. “Avant chaque sortie j’ai deux ou trois jours de préparation. C’est un gros boulot car j’essaye de ne rien laisser au hasard !” raconte celui qui essaie “de rendre chaque sortie mémorable en partageant mes connaissances et en prodiguant des conseils pratiques sur la pêche.” Et les sorties ne se limitent pas à la capture de poissons. Elles sont aussi l’occasion pour les clients de découvrir les paysages magnifiques de la côte d’Albâtre et d’observer la faune marine.
Lors de chaque partie de pêche, Guillaume Fourrier met un point d’honneur à pratiquer une pêche durable en veillant à ne pas prélever trop de poissons. “J’ai toujours pratiqué le prélèvement raisonnable. Et je continue aujourd’hui. En général, on revient avec deux ou trois poissons par personne. Pas plus. Le reste des poissons, on les relâche“.
Et quand on lui demande s’il a toujours envie de battre des records et de pêcher des poissons toujours plus gros, sa réponse est sans appel : “Je suis aussi passionné qu’au premier jour. J’espère d’ailleurs obtenir mon 29e record très bientôt avec la prise d’un lieu jaune sur ligne fine. C’est en attente d’homologation. Mais mon rêve ultime, ce serait de pêcher mon premier thon rouge, ici à Dieppe.“
Julien Caron