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Les allées n’ont pas désempli avant que les micros n’annoncent la fermeture du salon. Terres en fête a fait carton plein la semaine dernière, battant des records de fréquentation. À l’heure du bilan, Jean-Bernard Bayard, président de l’association Terres en fête, annonce 85 000 visiteurs et 512 exposants en trois jours. « Ces chiffres contribuent à la notoriété du salon. Notre mission est d’être des facilitateurs, pour que le monde agricole rencontre ses voisins », avance-t-il.
Trois jours plus tôt, vendredi 10 juin. Le geste est symbolique. Autour de Jean-Marie Raoult et Jean-Marie Vanlerenberghe, à l’initiative de la création du plus grand salon agricole au nord de Paris il y a 27 ans, quelques enfants en visite avec l’association Le Savoir Vert regardent les ciseaux couper le ruban tricolore. La 14e édition est officiellement lancée. Trois journées attendues par le monde agricole pour se retrouver et aller à la rencontre des citoyens à Tilloy-lès-Mofflaines (62), dont la population de 1 500 habitants a été multipliée par 50 le temps du week-end.
Lors de l’inauguration de Terres en fête, Jean-Bernard Bayard a rappelé l’importance de la souveraineté alimentaire et agricole en cette période marquée par le conflit en Ukraine. « L’agriculture est une chance, une opportunité, un signe de vie, un espoir, a-t-il ajouté. Notre agriculture a un potentiel économique et social extraordinaire. C’est la clé de voûte de l’économie. Elle est nourricière et joue un rôle stratégique dans nos territoires. »
Frédéric Leturque, président de la Communauté urbaine d’Arras, s’est dit « conscient de la place et du rôle de l’agriculture dans la réussite des territoires. 2 000 personnes en vivent sur le nôtre, il est important qu’elles puissent transmettre leur savoir-faire. »
Alain Méquignon, vice-président du conseil départemental du Pas-de-Calais, voit en Terres en fête l’opportunité pour les visiteurs de découvrir « la réalité de celles et ceux qui travaillent le vivant. » Devant le manque de main-d’œuvre rencontré, il affirme qu’il y a « une carte à jouer et une motivation à donner. »
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Un espace a ainsi été dédié aux métiers agricoles. Intitulé Le job est dans le pré, l’objectif était de dévoiler toute la diversité et l’attractivité du secteur. « On découvre sans cesse que l’agriculture est un des métiers les plus fragiles et les plus essentiels », a souligné Marie-Sophie Lesne, vice-présidente du conseil régional des Hauts-de-France.
En arpentant les différents villages du salon, les visiteurs en ont découvert les différentes facettes. Peut-être quelques vocations auront-elles été confirmées à Tilloy-lès-Mofflaines…
À l’heure où Terres en fête ferme ses portes, les concessionnaires se disent satisfaits de cette nouvelle édition. Fréquentation importante, météo idéale, plaisir de retrouver Tilloy-lès-Mofflaines après une édition manquée, contacts intéressants : il reste maintenant à transformer l’essai.
Pour Olivier Montuy, responsable des ventes du groupe Casa, le bilan est très positif, avec de nombreux passages de clients sur le stand. « Cela maintient un bon relationnel et donne de la visibilité sur les trois mois qui arrivent, lance-t-il. Le contexte d’inflation est difficile par rapport aux autres années. Nous avons plus de demandes de devis, on verra le bilan ». Même son de cloche chez Verhaeghe. « C’est un très bon cru, commence Jean-Christophe Berthaud, dirigeant de l’entreprise. Dans ce contexte compliqué, les vendeurs sont satisfaits des contacts et des projets. C’est de bon augure pour la suite ». « Tout reste à faire, ajoute Sébastien Voiseux, dirigeant du groupe Voiseux, qui se dit toutefois confiant. La conjoncture agricole est rassurante à court terme même si pour l’instant, on n’a rien gagné. Les intentions sont là ». « Malgré les interrogations, les gens pensent toujours à l’investissement, confirme Maxime Poillet de la Sica Artois. On a eu beaucoup de contacts, reste à voir la fiabilité de ces derniers » .
Jean-Philippe Bonnay, directeur général de Sofima, nuance. « Il y a beaucoup moins d’enthousiasme qu’en 2018, les clients sont en attente. Avec des délais longs, des tarifs non maîtrisés, une chaîne logistique détraquée par le Covid puis l’Ukraine, ils ont du mal à signer. Les moissons vont arriver mais quid de la rentrée ? », s’inquiète-t-il.
Louise Tesse
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