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Boubers-sur-Canche, garé près du restaurant La Crémaillère et face à l’église Saint-Léger, un couple se prépare. Les vélos sont sortis de la voiture, les retraités ajustent les cuissards et vérifient le contenu de leurs sacoches… « On a habité ici il y a une trentaine d’années, expliquent-ils, en chœur. On aime toujours le village, alors on continue de venir se balader ici. Et puis on a encore des amis pas loin ! »
L’anecdote est parlante car Boubers-sur-Canche, 600 âmes, est de ces petits villages où il fait bon vivre. D’ailleurs, les rares habitants croisés en ce début août valident l’affirmation. De quoi rendre heureux Jean-Marie Tinchon, le maire : « Je veux que les gens qui vivent ici se disent que leur village est beau, qu’il est agréable à vivre. Qu’ils soient heureux d’en parler ! »
Situé à une dizaine de minutes de route de Frévent, le village a du charme. C’est un îlot de fleurs et de plantes. Ici, on a su très vite prendre soin de ses espaces verts et de son patrimoine (lire l’encadré). On n’y trouve plus de schiste rouge le long des routes et on a redonné la parole aux herbes, parfois aux mauvaises, mais qu’importe. « Les gens ont redécouvert des choses », sourit Emmanuel Loncle, responsable des espaces verts. Ce dernier travaille avec son équipe et Jean-Marie Tinchon à donner une belle image du village. Il nous fait la visite en commençant par le Bizarretum, à côté de la mairie et de la salle des fêtes.
En autodidacte des plantes, Emmanuel Loncle a créé un petit espace où chacun peut découvrir des espèces originales. Un lieu qui donne le ton. À quelques dizaines de mètres, les espaces verts qui enlacent l’église Saint-Léger regorgent également de plantes, fleurs et arbustes. Le monument aux morts, lui, a été entièrement refait il y a quelques années, alors que l’église est accessible librement toute la journée.
Un chemin enherbé mène ensuite au château et son imposant portail d’entrée. Aujourd’hui en restauration, une partie du château a pendant longtemps été occupée par des usines de filature. Le village en garde le souvenir au niveau de la cité Magenta que l’on rejoint en traversant un petit pont à l’endroit où se situait alors l’écluse. Aménagé il y a quelques années, le jardin public de la cité Magenta est un petit espace où il est possible de se prélasser le long de la Canche, équipée au passage de passes à poissons. Peu animé en ce début du mois d’août, il l’est assurément plus le reste de l’année, l’école étant située à quelques mètres de là.
Nous terminons d’ailleurs la visite en traversant le village par un petit chemin fermé aux voitures et emprunté chaque jour par les écoliers… Ici et là, la commune a d’ailleurs racheté des espaces verts pour éviter la construction de bâtiments. On y trouve même des jardins partagés. De quoi nous donner, à nous aussi, l’envie de revenir !
Boubers-sur-Canche est une ville de labels. Le village a été l’un des premiers villages fleuris de France en 1959. Un atout touristique indéniable qui fait la force de la commune qui, depuis cette date, a su faire évoluer son fleurissement et ses pratiques avec le temps. Aujourd’hui, la commune est l’une des rares dans les Hauts-de-France à être distinguée par quatre fleurs, après avoir été fleur d’or en 2015, « le graal » selon Jean-Marie Tinchon.
Boubers-sur-Canche est également labellisé village patrimoine et de nombreux panneaux informent les visiteurs dans le village. De même, l’église Saint-Léger fait partie du réseau églises ouvertes… Autant d’attraits qui profitent aux touristes mais aussi au village et à ses commerces comme le restaurant La Crémaillère ou le camping Le petit Saint Jean. Le village enregistre également 12 associations, ainsi que quelques commerces dont une petite épicerie, le fleuriste La Ferme fleurie et la très réputée pépinière Jean-Pierre Hennebelle, qui n’est pas pour rien dans la réussite du village…
Kévin Saroul