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Pour Romain Bauters, Lillois, la question de notre consommation d’eau doit plus passer à la trappe. Alors, après quelques années passées à vendre son grand concurrent, le vin, pour le groupe Auchan, ce Nordiste revient aux sources pour se lancer dans un business… aqueux.
Diplôme de commerce en poche, (Esdes de Lyon), le jeune homme, fou de l’e-commerce, s’envole pour Shanghai en 2015, avec toujours un lien fort pour son Nord natal. Il intègre le groupe Auchan, pour quelques mois, pense-t-il. “Puis finalement j’y suis resté cinq ans !” Site de vente en ligne de vin, puis de livraison à domicile… le jeune chef de projet avance, convainc, vend et attrape le virus de l’entrepreneuriat.
À son retour à Lille, ce n’est pas une idée, mais une centaine qui foisonne dans sa tête… Il opte finalement pour l’H2O.
“Il existe de très nombreux pays où l’eau du robinet n’est pas potable. C’est le cas en Chine d’ailleurs, où le système de bonbonne d’eau à la maison est très développé. Je me suis moi-même aperçu de l’importance de consommer une bonne eau, parfois je me surprenais à acheter une bouteille de source de marque française, pour retrouver un bon goût !“, indique Romain Bauters.
“C’est en prenant contact avec les exploitants d’une source dans l’Oise, près de Compiègne, que j’ai compris qu’il y avait une vraie demande de la part des particuliers. Il y a en effet une recherche d’eau pure et à la fois d’un système moins énergivore que les bouteilles en plastique. Les bonbonnes d’eau marchent bien dans le monde de l’entreprise, mais pas encore pour les particuliers“, indique Romain Bauters.
En septembre 2019, pour sceller son sourcing et finaliser la création d’Aqwa, le jeune entrepreneur passe donc un deal avec Eurosource, exploitant de la Clair’Oise, située à Marolles dans l’extrême sud-est de l’Oise. “L’eau est puisée à 60 mètres de profondeur, dans un bassin sédimentaire constitué de sables et de sables argileux, recouverts, en dessous et au-dessus, par des couches d’argiles et d’argiles noires. Elle ne subit aucun traitement, sauf une filtration très légère et est testée deux fois par jour par un laboratoire“, poursuit le fondateur d’Aqwa.
Sur son site internet, il vend ainsi son eau en bonbonne de 19 litres et des mini-fontaines à installer dessus. Clair, comme de l’eau de roche. C’est pour la partie consigne, qu’il a dû se prendre un peu plus le chou. “La consigne multiplie les coûts. Par exemple, il faut deux fois plus de palettes pour le transport, certaines pour les bonbonnes pleines, d’autres pour les vides. Mais du coup, ça a été la partie la plus intéressante à construire !“, s’amuse-t-il.
C’est muni de sa camionnette que Romain Bauters a fait, dans un premier temps, les allers-retours entre la métropole lilloise, où il commercialise ses bonbonnes, et l’Oise, où Eurosource les remplit et les nettoie.
Depuis quelques mois, il sous-traite cette activité à une société de logistique mais espère bientôt pouvoir embaucher. “Je peux désormais compter sur une centaine de clients qui passent en direct par le site, et depuis le mois d’août, j’ai développé un partenariat avec Chronodrive. Ceux de Marcq-en-Baroeul et Croix en proposent déjà et ça va se développer avec les dix autres drives du Nord.”
Ses clients type ? Des familles, qui entendent de plus en plus parler d’environnement, notamment par leurs enfants, et souhaitent un système plus écologique que les bouteilles en plastique mais aussi les jeunes couples, notamment, avec une femme enceinte, qui prennent conscience de l’importance de boire une eau de qualité. L’heure du plongeon dans la grande distribution est arrivée.
Agathe Villemagne