En 2021, 25 % des chefs exploitations sont des cheffes d’exploitation. Pourtant, seulement 9,7 % des administrateurs de coopératives sont des administratrices. Si la situation s’améliore depuis sa création, c’est face à ce constat que les Elles de la Coop ont été créées en 2018.
Une action essentielle pour sa porte-parole Muriel Penon, cheffe d’exploitation en Charente-Maritime, pour lutter contre les préjugés et mieux représenter le sociétariat des coopératives.
Tout est parti d’un mail reçu par La coopération agricole (LCA)* qui demandait s’il était possible de rassembler l’ensemble des administratrices de coopératives de France. À l’époque, nous étions deux femmes administratrices dans ma coopérative (Terre Atlantique) et c’est notre président qui nous a encouragées à y aller. Nous nous sommes donc retrouvées à Paris et là, surprise, on s’est rendu compte que franchement on n’était pas si mal loties et qu’il était urgent de faire bouger les choses. Aujourd’hui nous sommes une vingtaine de femmes actives dans le projet.
Notre but est d’aider les coopératives à avoir plus de femmes administratrices. Pour cela, nous avons créé un guide pour les coopératives afin de les aider à « trouver » des femmes car c’est souvent l’argument qu’on a eu… Or il y a des femmes dans les coopératives on le sait ! Ce guide est disponible sur demande auprès de la LCA. Par exemple, on leur conseille de chiffrer leur sociétariat afin de comptabiliser les femmes qui s’y trouvent. Ainsi, ils peuvent voir si oui ou non leurs administrateurs sont représentatifs du sociétariat. Depuis 2021, la LCA nous a offert un poste d’invité permanent à leurs conseils d’administration et nous a aidés à organiser un webinaire sur le sujet. Nous intervenons aussi dans des coopératives pour expliquer le guide et essayer de pousser des femmes à s’engager. Plus on sera de matière grise, plus on sera efficace ! Je tiens à dire que toutes les femmes membres de coopératives sont les bienvenues.
Je pense que l’on n’a pas les mêmes sensibilités et mêmes visions et qu’hommes et femmes sont très complémentaires dans les débats et les décisions à prendre. Donc avoir la voix des femmes dans ces instances permet d’avoir un point de vue complet.
Dans ma coop, plutôt bien et de manière générale le message est entendu. En fait, ils sont plutôt fiers de faire partie des « bons élèves » quelque part. Mais il y a un vrai travail pour faire accepter les femmes, dans les bureaux de coopératives notamment, car ils pensent souvent qu’elles ne sont pas au niveau. C’est pour cela d’ailleurs que l’on a aussi mis en place des formations pour les femmes pour qu’elles puissent monter en compétence mais aussi se former à prendre la parole en public par exemple. L’idée est aussi de faire comprendre aux coopératives qu’en mettant en place la parité dans leurs institutions, elles se modernisent. Comme on dit, un escalier se balaie toujours par le haut. Une fois qu’on aura convaincu les présidents de coopératives, ils relaieront le message.
Eglantine Puel
Lire aussi : Droits des femmes : Claire Quesnel en charge de la diffusion d’une culture de l’égalité
*Syndicat et association de défense des intérêts des coopératives agricoles françaises. Plus de renseignements sur www.solutionsplus.coop.
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