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Sols : Quand les chantiers font pousser des arbres

30-03-2023

Actualité

Bien dans ses bottes

À Lens, la terre dans laquelle vont pousser les 10 000 arbres n’est autre que celle de chantiers alentour. Un moyen de recycler la terre, de continuer à construire, tout en respectant l’objectif ZAN.

Deborah Tiguercha, Guillaume Lemoine, Jean-Christophe Desoutter, Julien Golaszewski et Xavier Houix (de gauche à droite) sont réunis autour du projet de forêt urbaine de Lens qui, comme Mine de soleil a reçu le label Euralens par le grand forum du PMA. © E. P.

Utiliser la terre des chantiers pour créer une forêt ? C’est ce que réalise en ce moment le groupe ECT à Lens (62). Sur une ancienne friche industrielle, tout au bout de l’avenue Van-Pelt, derrière le commissariat de police et le bâtiment de l’Assurance maladie (soit à quelques mètres de la rocade minière), près de 10 000 arbres vont voir le jour dans les années à venir.

Déjà 50 % des arbres ont été plantés, le reste arrivera d’ici la fin 2023.

En plein dans le ZAN

Le groupe ECT est une entreprise francilienne qui propose des projets de constructions, mais aussi la gestion des terres excavées du BTP”, explique Julien Golaszewski, directeur régional Hauts-de-France d’ECT. 

Dans le cas de Lens, nous avons utilisé la terre d’une dizaine de chantiers de la zone pour créer le terrain où les arbres ont été plantés.”

Difficile de mieux jouer le jeu du ZAN. La désartificialisation de deux hectares compense l’artificialisation des parcelles. “D’ailleurs, on va modifier le plan local d’urbanisme pour que cet espace devienne un espace boisé et non plus une zone urbanisable”, ajoute Xavier Houix, directeur de l’aménagement à la ville.

Lire aussi : Objectif ZAN : Comment l’appliquer ?

On aurait pu faire de cette friche autre chose, reconstruire dessus. Mais dès le départ, on a eu envie de la re-naturer, se souvient Jean-Christophe Desoutter, adjoint au maire de Lens. L’idée est de s’inscrire dans la chaîne des parcs du PMA.”

Mais entre remettre un peu de nature en ville et faire une forêt, il y a un cap.

Il y a eu une volonté des élus de réellement redonner l’espace à la nature et de créer un îlot de fraîcheur à quelques mètres du centre-ville”. Et puis, étant donné l’aménagement minimal, il n’y aura pas besoin d’une récurrence de l’entretien”, appuie Deborah Tiguercha, chargée d’opération au service cadre de vie de la mairie de Lens.

En effet, seuls deux sentiers seront aménagés. Pour marcher au milieu des arbres, il faudra “faire comme dans une forêt classique !” “Sa situation en entrée de ville est aussi un vrai marqueur en termes de communication”, appuie Julien Golaszewski.

Zéro euro

Très concrètement, ECT récupère la terre excavée des chantiers, ici 40 000 m3. Puis il la broie pour éliminer les plus gros gravats, et crée un sol de trois mètres de haut.

Près de la rocade, on va faire monter le terrain a environ six mètres. L’objectif est que les arbres estompent le bruit de la rocade“, explique Julien Golaszewski.

Les essences choisies sont locales et adaptées au terrain. Elles viennent de pépinières de la région.

On plante plus d’arbres que nécessaire. Quand ils pousseront, certains vont faire de l’ombre à d’autres et ces derniers mourront. Mais pour avoir le rendu d’une forêt, il faut avoir au départ une forte densité de plants“, explique Guillaume Lemoine, chargé de développement foncier et référent biodiversité à ECT.

Le tout n’a rien coûté à la collectivité. “Indirectement, le projet est financé par les terrassiers, qui payent une prestation à ECT pour qu’on s’occupe de leurs terres excavées. Tout le projet est financé comme ça : de la terre aux plants en passant par les ouvriers et ECT.”

Une vraie aubaine pour la ville car artificialiser comme désartificialiser coûte cher aux collectivités.

Appropriation et patience

Reste maintenant à patienter pour voir cette forêt grandir.

D’ici cinq à six ans, cela commencera à ressembler à une forêt mais il va falloir attendre 10 à 15 ans pour avoir le résultat escompté“, détaille Julien Golaszewski.

En attendant, “des ateliers et actions vont être menés avec les habitants. L’idée est qu’ils s’approprient cette forêt, de créer de l’engagement, avant même son existence”, explique Deborah Tiguercha.

Tout cela permet aussi à la ville de “récolter des données et savoir si le projet plaît, si on va dans le bon sens. Si c’est le cas, pourquoi pas à l’avenir reproduire le projet, ici ou ailleurs”, poursuit la chargée d’opération. “Ça fait partie des choses qu’on peut nous copier, ça ne nous dérange pas”, conclut Jean-Christophe Desoutter.

Eglantine Puel

Plus d’infos sur www.groupe-ect.com.

Lire aussi : Mine de Soleil : Utiliser les toits publics pour produire de l’énergie solaire

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