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Jonathan, Jérémy et Xavier El Fassy sont trois frères entrepreneurs dans l’âme. À moins de 40 ans, Jérémy et Xavier sont à la tête de deux brasseries et un bar à Calais. Jonathan est, lui, ingénieur en informatique à Paris.
Ils viennent de lancer leur usine de production de pailles biodégradables en amidon de maïs. “La seule et unique paille biodégradable et home compostable made in France”, lancent-ils avec fierté. Ils l’ont appelé Strawbio, “paille bio” en anglais.
Après avoir testé leur concept dans leurs brasseries et bar dans la cité des six bourgeois, ils viennent de signer un contrat avec les casinos Partouche pour fournir les différents établissements du groupe dans toute la France.
L’idée est venue simplement. “Un jour, on a fait les comptes. On s’est rendu compte qu’annuellement, on consommait 300 000 pailles dans nos établissements, explique Xavier. On s’est dit qu’il fallait qu’on trouve une alternative au plastique issu du pétrole.”
Leur réflexion a débuté il y a deux ans. Ils tentent les pailles en carton ou en papier, sans en être satisfaits. Ils approfondissent leurs recherches, se rendent aux États-Unis pour observer ce qu’il s’y fait. “C’est là qu’on a découvert la paille en amidon de maïs. On s’est dit : c’est ça qu’il nous faut!”, poursuit Xavier El Fassy.
De fil en aiguille, ils décident de se lancer dans le projet un peu fou de monter leur propre usine et de produire les pailles. “Il n’y en avait pas encore en Europe, on s’est dit qu’il y avait un créneau à prendre.”
Après avoir acquis le matériel, ils installent leur petite chaîne de production dans un local de la zone industrielle de Calais. Ils mettent presque deux mois à réussir à produire la paille qui leur convenait. C’était en novembre 2019. L’ingrédient principal est l’amidon de maïs, qui vient de France. Ils y agrègent de l’eau et de l’huile pour avoir la texture adéquate.
Le résultat est une paille qui ressemble beaucoup en apparence et à l’usage à une paille “classique”, sauf qu’elle ne polluera ni les sols, ni les cours d’eau ou les océans. Elle peut même se composter dans son jardin en une année.
“On l’a tout de suite testée et tous nos clients l’approuvent. Ils ne se rendent même pas compte qu’elles ne sont pas en plastique habituel!” Un process qui a rapidement séduit d’autres restaurateurs calaisiens, et maintenant français, de Lille à Courchevel, en passant par Aix-en-Provence.
Leur rêve? Se faire une place sur le marché français puis mondial de la paille, développer leur activité, s’attaquer à la grande distribution, embaucher. Une chose est sûre : l’interdiction des pailles en “plastique” en Europe au 1er janvier 2021 devrait être un vrai tremplin. Ils ont un an d’avance. Un an pour peaufiner leur produit, le faire connaître et le distribuer au plus grand nombre.
Claire Duhar