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26-08-2022

26ème nuit internationale : Les chauves-souris face aux idées reçues

Les chiroptères sont à l’honneur avec la 26 nuit internationale de la chauve-souris ce week-end. L’occasion d’en apprendre plus sur ces petits mammifères qui inspirent souvent la crainte alors qu’ils rendent de nombreux services à l’environnement.

L’oreillard roux mesure entre 4 et 5 cm

L’image du vampire leur colle encore trop à la peau. Animal maléfique, noir, qui suscite la peur, la chauve-souris a bien du mal à se défaire des idées reçues. Elles sont pourtant partout autour de nous, y compris dans le Nord-Pas de Calais. Alors qui sont-elles réellement ? 

Sur les 36 espèces de chauves-souris en France, une vingtaine vit dans le Nord-Pas de Calais, dont la plus rare d’Europe : le Murin des marais. « Dans la région, il y a 9 chances sur 10 que la chauve-souris soit une Pipistrelle commune, qui vit aussi bien en ville qu’à la campagne », indique Gratien Testud, chargé d’études au Conservatoire des espaces naturels des Hauts-de-France. « Toutes les espèces sont protégées », précise Gwenaëlle Hendoux, de la Coordination mammalogique du Nord de la France (CMNF), qui s’implique dans la préservation de ce mammifère. C’est un fait, les populations de chauve-souris sont en déclin. En cause notamment : la réduction de leurs habitats. « L’urbanisation, l’agriculture intensive ont réduit leur espace, d’autant que la chauve-souris se déplace peu. Elle rayonne, selon les espèces, entre 2 et 10 km. Et dans cette zone, il lui faut un terrain de chasse, une cavité naturelle pour passer l’hiver et hiberner, des corridors verts, des maisons pour faire leurs petits », liste Gratien Testud.

Le murin des marais est la chauve souris la plus rare en France

Insectivore

Autre cause : la diminution du nombre d’insectes. Car si trois espèces dans le monde, en Amérique latine, se nourrissent de sang… de bovins, les chauves-souris en Europe ne mangent que des insectes. « C’est un très bon insecticide naturel pour les humains, les cultures et les animaux », souligne Gratien Testud. En une seule nuit, elles peuvent manger 1 000 insectes ! « Elles mangent des moustiques, moucherons, petits papillons de nuit… ou peuvent glaner des araignées sur les feuilles, détaille Gwenaëlle Hendoux. Elles ont besoin de manger autant car elles sont très petites et elles dépensent beaucoup d’énergie. » Dormir la tête en bas leur permet aussi de consommer moins d’énergie.

La pipistrelle commune est la chauve-souris la plus répandue dans nos jardins

La Pipistrelle commune n’est pas plus grande qu’un pouce. Son corps fait 3 à 4 centimètres, et elle a une envergure d’une dizaine de centimètres pour un poids de 5 grammes. Le Grand murin, que l’on trouve du côté d’Hesdin (lire aussi ci-contre), la plus grande chauve-souris d’Europe, mesure 8 à 10 cm, pour une envergure de 25 cm. Elles volent grâce à leur main, et leurs longs doigts reliés par une fine membrane.

Les chauves-souris, qui peuvent vivre entre 10 et 40 ans, représentent un quart des espèces de mammifères dans le monde (1 200 espèces). « C’est le seul mammifère qui a un vol actif », ajoute l’assistante naturaliste à la CMNF. Elles vivent la nuit, se déplacent et chassent grâce à l’écholocalisation et aux ultrasons, « mais elles ne sont pas aveugles pour autant. Elles ont même plutôt une bonne vue », poursuit-elle. Les chauves-souris sont curieuses et peuvent se mettre à voler autour d’une personne « pour comprendre ce qu’on fait dans son environnement ».

Elles sont aussi indispensables dans la chaîne alimentaire en servant de repas aux rapaces nocturnes. « Leur guano peut aussi servir de fertilisant. Il est très concentré. Il faut l’utiliser à petite dose », poursuit la bénévole de la CMNF.

Les chauves-souris ne sont pas des rongeurs. Quand elles nichent dans une maison, « elles ne vont pas dégrader l’isolation ou la toiture », rassure Gwenaëlle Hendoux. « Elles sont très discrètes. Souvent les gens ne s’en rendent même pas compte », ajoute Gratien Testud. Elles ne se reproduisent pas non plus comme les souris. « Elles ont au maximum un petit par an, voire un tous les deux ans, et il faut que de nombreuses conditions soient réunies. Cette année, avec la chaleur et le manque d’insectes, il y a eu beaucoup d’avortements », confie Gwenaëlle.

La chasse aux passoires thermiques est une problématique car en rendant hermétique les toitures, les chauves-souris perdent leur habitant. « On peut installer des nichoirs chez soi », préconise Gwenaëlle, et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. La Région Centre intègre automatiquement des nichoirs dans la construction des bâtiments publics, par exemple. 

Claire Duhar

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