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“Nous devons prendre des mesures urgentes et concrètes. Sinon, les petites entreprises ne vont pas tenir”, a martelé Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France.
Afin de rassurer les dirigeants d’entreprises face à l’épidémie de coronavirus, une réunion (diffusée en “live” sur Facebook) s’est tenue dans les locaux de la CCI des Hauts-de-France à Lille, ce jeudi 12 mars 2020. La Région, la Préfecture et la CCI (chambre du Commerce et de l’Industrie) ont rassemblé leurs partenaires : chambre des Métiers et de l’Artisanat, chambre d’Agriculture, Medef, Banque publique d’investissement…
Une enquête a été réalisée par mail, du 4 au 9 mars, auprès de 20 000 entreprises des Hauts-de-France : 2300 dirigeants on répondu et 84 % d’entre eux se disent inquiets. Les secteurs les plus impactés au niveau de leur activité sont ceux du tourisme et de l’événementiel (78 %) ainsi que ceux du commerce de détail (69 %).
Le département de l’Oise (60) est le plus touché de la région, avec 76 % des dirigeants qui ont rencontré une baisse d’activité et un recul important du chiffre d’affaires de 20,3 %.
Face à l’épidémie du coronavirus, les premières inquiétudes des citoyens concernent la santé, mais “la deuxième priorité est la santé économique”, estime Xavier Bertrand. Chute de l’activité, réduction de personnel, manque d’approvisionnement, impossibilité de payer les factures…
50 millions d’euros. C’est la somme que la Région Hauts-de-France a décidé de mobiliser pour renforcer directement la trésorerie des entreprises. “On a un outil qui existe déjà. Et je pense qu’on ira au-delà. Nous avons besoin d’avoir du cash. Les banquiers et les assureurs doivent comprendre cette urgence”, a expliqué Xavier Bertrand avant d’ajouter que les premiers versements devraient arriver en avril. D’autres dispositifs existent, comme le Fonds régional de garantie ou encore France active pour les TPE.
Michel Lalande, préfet des Hauts-de-France, a énuméré d’autres aides qui pourront être apportées aux chefs d’entreprises. “Le paiement des charges peut être reporté et le remboursement de la TVA sera accéléré. Les prélèvements fiscaux peuvent également faire l’objet d’une modulation en ligne. Les cotisations sociales peuvent être recalculées en cas de baisse de bénéfices”, détaille le communiqué.
Le vice-président de la Chambre de l’agriculture des Hauts-de-France, Laurent Verhaeghe, était également présent. “Pour l’instant, aucune évaluation n’a été mise en place au sein de la filière agricole. On ne peut donc pas mesurer l’impact des dégâts à ce jour, mais l’activité suit sont cours, a-t-il précisé. Il n’y a aucune inquiétude à avoir, sauf pour les agriculteurs diversifiés qui travaillent dans le domaine des loisirs et de l’événementiel”.
L’inquiétude semble davantage se trouver du côté des consommateurs, qui se ruent en ce moment en grandes surfaces pour faire le plein de denrées alimentaires. “On n’aura pas faim. On peut être rassuré sur ce point. Les céréales et les légumes sont stockés, les vaches continuent à produire du lait…”, a rappelé le vice-président de la Chambre de l’agriculture des Hauts-de-France.
Même si on note une légère baisse du prix du blé, des pommes de terre, et une baisse prévisionnelle du prix du lait, “il est trop tôt actuellement pour dire que c’est lié au coronavirus”. Pour en savoir plus, il va falloir attendre encore un peu : un bureau d’étude va être organisé par l’association “À la rencontre de nos fermes” qui regroupe les réseaux de diversification gérés par la chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais.
Dans le cadre de ce plan de soutien exceptionnel, les entreprises impactées par le coronavirus peuvent joindre la Région au 03 74 27 00 27 ou par mail : entreprises@hautsdefrance.fr
Les dirigeants peuvent envoyer leur dossier par voie électronique en précisant leur situation (chiffre d’affaires, difficultés d’approvisionnement…). Et recevoir une réponse dans un délai de 48h.
Lauren Muyumba