Votre météo par ville

“Découvrir comment éviter l’adaptation d’un virus à l’être humain”

27-05-2020

Actualité

C’est tout frais

Jean-Luc Angot, chef du corps des inspecteurs de la santé publique vétérinaire au ministère de l’Agriculture, revient le temps d’une interview sur les épidémies d’origine animale.

Interview réalisée par l’Institut de l’élevage. Retrouvez le podcast sur le site de l’Idele.

Jean-Luc Angot, chef du corps des inspecteurs de la santé publique vétérinaire au ministère de l’Agriculture. © Ministère de l’agriculture

Spécialiste de la santé publique vétérinaire en France, Jean-Luc Angot revient sur les facteurs de propagation de maladies animales à l’homme et insiste sur une meilleure coopération entre médecine humaine et animale.

75 % des nouvelles maladies sont issues de zoonoses, ces maladies animales qui se transmettent à l’homme. Le Covid-19 en fait partie. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Il y a plusieurs facteurs qui expliquent cette augmentation de zoonoses. Tout d’abord, la croissance démographique et la densité de population humaine jouent un rôle très important. Ensuite, le trafic international de personnes ou de biens de plus en plus dense et qui favorise la propagation de ces épidémies. De manière plus anecdotique, on pense également aux transformations des habitudes alimentaires et à la consommation plus importante de protéines animales, mais aussi à l’évolution des systèmes culturaux et d’élevage.

Toutefois, le facteur primordial est la modification des écosystèmes. Elle est induite par le changement climatique mais aussi par la déforestation. On peut penser plus classiquement à la création de réserves d’eau stagnantes qui favorisent le développement des larves de moustiques vecteurs de virus. Dans un autre cas, avec la déforestation, les élevages sont plus proches des milieux naturels et donc des animaux sauvages. La transmission et l’adaptation des virus aux élevages ou aux humains sont donc plus probables.

“Avec la déforestation, les élevages sont plus proches des milieux naturels et donc des animaux sauvages. La transmission et l’adaptation des virus aux élevages ou aux humains sont donc plus probables”, Jean-Luc Angot, chef du corps des inspecteurs de la santé publique vétérinaire au ministère de l’agriculture. © Pixabay

La proximité des élevages avec la faune sauvage favorise les mutations des virus. Est-ce qu’un élevage intensif est davantage protégé ?

En un sens, dans un élevage intensif, la promiscuité des animaux est plus importante et les possibilités de mutations du virus plus importantes. Mais dans un autre sens, la concentration des animaux dans un même lieu permet d’avoir une surveillance plus accrue. Il y a aussi moins de contacts avec la faune sauvage.

Cette proximité entre la faune sauvage, les élevages et les humains semble évidente en Asie avec les marchés de viande sauvage. Qu’en est-il dans d’autres pays ?

La viande sauvage est principalement consommée en Asie et en Afrique. N’oublions pas que le sida a son origine dans la viande de singe. Cependant, les marchés de viande sauvage sont interdits. Mais il y a toujours une différence entre interdire et faire respecter cette interdiction. Sans contrôles ni sanctions il est difficile de faire évoluer les mentalités. D’autant plus que c’est une pratique culturelle.

La libéralisation des échanges commerciaux continue d’être débattue, notamment avec les accords UE-Mercosur. Quels sont les risques de ce type d’accord d’un point de vue sanitaire ?

Ces accords vont développer les échanges internationaux et augmenter les risques de zoonoses. Ces trafics pourront être à l’origine d’un développement de maladies émergentes ou réémergentes.

Face à cela, quel est le rôle de la communauté européenne ?

Suite à la crise du H5N1 en 2006, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ainsi que la Banque de France et de nombreuses fondations ont créé un programme commun appelé “One health” (“Une seule santé”, ndlr).

L’idée est de faire coopérer les médecines humaines et animales pour avoir une vraie continuité. En 2020, à l’heure du Covid-19, il est temps que ce programme soit concrètement mis en œuvre afin d’améliorer la recherche interdisciplinaire. Le but est avant tout de découvrir comment nous pouvons éviter l’adaptation d’un virus à l’être humain. Et ainsi empêcher l’émergence de nouvelles maladies.

Interview de Philippe Chotteau (Institut de l’élevage) retranscrite par Lucie Debuire

Facebook Twitter LinkedIn Google Email
Dossier Énergie 2024
Terres et Territoires vous propose un dossier Énergie de 2024. Biomasse. Les avantages du bois selon Ingredia Les chaud [...]
Lire la suite ...

Géothermie : le petit poucet du renouvelable
Rev3, pour troisième révolution industrielle dans les Hauts-de-France, accompagne l'essor des énergies renouvelables. [...]
Lire la suite ...

Inondations : l’association Re-création redonne espoir aux habitants de Frencq
À Frencq, dans le Pas-de-Calais, l'association Re-création, fondée après les inondations de l'hiver 2023, aide la co [...]
Lire la suite ...

Comment est fabriqué le vinaigre de cidre ?
Avec Terres et Territoires junior, nous choisissons de t'expliquer chaque mois la production d'un aliment du quotidien. [...]
Lire la suite ...

Une journée test pour les farines paysannes
Le réseau Initiatives paysannes a organisé une journée de panification au fournil Saint Casimir, à Vaudricourt. Obje [...]
Lire la suite ...

En boulangerie, la résistance des artisans s’organise
Entre hausse des coûts, difficultés de recrutement et concurrence industrielle, les boulangers du Nord et du Pas-de-Ca [...]
Lire la suite ...

Nord-Pas-de-Calais : le calendrier 2024 des dates et consignes de collecte est disponible !
Celles-ci se dérouleront les 5 et 6 novembre prochains pour le Nord et le Pas de Calais. La Chambre d’agriculture [...]
Lire la suite ...

Pourquoi la rivière de la Ternoise a été reméandrée ?
La Ternoise, affluent de la Canche, a été reméandrée à hauteur de la commune d'Huby-Saint-Leu. Si au départ l'ambi [...]
Lire la suite ...

Dunkerque et son port à l’Exposition Universelle d’Osaka 2025 !
Dunkerque et son port représenteront la France lors de la quinzaine thématique du Pavillon France intitulée « Ville [...]
Lire la suite ...

Téléchargez les mesures prises dans votre arrondissement suite aux inondations
Onze mois après les violentes inondations dans le Pas-de-Calais, Thomas Degos, préfet délégué en charge de la gesti [...]
Lire la suite ...

Innovations alimentaires : qu’est-ce qu’on mange demain ?
Food Creativ récompense les produits agroalimentaires innovants créés dans la région. La remise des prix a eu lieu l [...]
Lire la suite ...

DOSSIER : Gestion des eaux et environnement
Explorez les solutions durables pour la gestion de l’eau, la prévention des inondations et la protection de l’envir [...]
Lire la suite ...

Les contrôles de la Dreal renforcés
Dans les Hauts-de-France, 130 inspecteurs de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Log [...]
Lire la suite ...

Meilleur pâtissier : Dorothée Leroy, la “pâtissière du confinement”
La treizième saison du Meilleur pâtissier démarre jeudi 10 octobre sur M6. Parmi les 14 candidats sélectionnés sur [...]
Lire la suite ...

Le patrimoine, trésor des territoires
Chacun s’accorde à affirmer l’importance du patrimoine local, mais quand il s’agit de passer à la caisse, c̵ [...]
Lire la suite ...

Logement insolite : formez-vous pour diversifier votre activité agricole
L'entreprise Cocolodge propose une formation pour accueillir du logement insolite sur les exploitations agricoles. Très [...]
Lire la suite ...

Une agence pour enrayer le déclin de la biodiversité
Ce mardi 24 septembre, la première édition des Rencontres biodiversité était organisée. L'objectif était notammen [...]
Lire la suite ...

Économie : Lactalis réduit sa collecte de lait
Dans un communiqué de presse publié jeudi 26 septembre 2024, le géant Lactalis confirme les rumeurs : la collecte de [...]
Lire la suite ...

Comment la Chambre d’Agriculture se prépare à redresser la barre ?
Le président de la chambre d'agriculture du Nord-Pas de Calais a présenté son budget rectificatif 2025 couplé d'un p [...]
Lire la suite ...

Émilie roibet, itinéraire d’une reconversion bien pensée
Architecte paysagiste de formation, Émilie Roibet a quitté ses bureaux lillois pour créer sa ferme florale "À l'ombr [...]
Lire la suite ...

Une Cuma qui a le sens de l’accueil
Localisée à Bois-Bernard, la Cuma " L'accueillante " est confrontée aux départs en retraite de ses membres, souvent [...]
Lire la suite ...

DOSSIER ÉNERGIE. À la centrale de Lens, le bois devient énergies
Unique dans la région, par son genre et sa taille, la centrale de cogénération de Lens produit à la fois de l'élect [...]
Lire la suite ...

Inondations : après la pluie, se reconstruire
Une semaine après les premières crues, le Pas-de-Calais tente d'émerger peu à peu, malgré la menace de nouvelles in [...]
Lire la suite ...

Inondations : 50 millions d’euros pour les collectivités sinistrées
Le chef de l'État en déplacement à Saint-Omer et à Blendecques, le mardi 14 novembre, a annoncé un plan d'aide pou [...]
Lire la suite ...

À la ferme du Major, “on crée de l’énergie”
La ferme d'insertion du Major, à Raismes, emploie 40 hommes et femmes éloignés de l'emploi pour leur permettre, en ac [...]
Lire la suite ...

Jean-Marie Vanlerenberghe : « L’attentat à Arras a souligné les failles du dispositif »
Ancien maire d'Arras et doyen du Sénat, Jean-Marie Vanlerenberghe réclame « une réponse ferme » mais dans le resp [...]
Lire la suite ...

Changer de goût et agir pour le futur
Plus saine, plus durable, plus accessible, l'alimentation de demain doit répondre à d'innombrables défis. À l'occasi [...]
Lire la suite ...

Retour sur la première édition du championnat international de la frite
Le premier championnat international de la frite s'est déroulé à Arras le samedi 7 octobre 2023. Soleil et ambiance [...]
Lire la suite ...

Jean-Paul Dambrine, le patron sensas’
Il est l'icône de la frite nordiste. À 75 ans, Jean-Paul Dambrine, fondateur des friteries Sensas et président du jur [...]
Lire la suite ...

Quatre lycéennes d’Anchin à la conquête de l’Andalousie
Iris, Angèle, Louise et Eulalie, lycéennes à l'Institut d'Anchin, ont passé trois semaines caniculaires près de Sé [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Nord, plusieurs nuances de rose, plusieurs nuances de bleu : l’éparpillement façon puzzle
Avec 11 sièges à pourvoir, c’est le département à renouveler le plus grand nombre de sièges derrière Paris : le [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :
Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table [...]
Lire la suite ...

Rochemara : des savons solides, mais surtout solidaires
L'Esat de Rocheville, basé à Croix, a lancé sa propre marque de savons solides baptisée Rochemara. Une fierté, auss [...]
Lire la suite ...

Numéro 391 : 15 novembre 2024

Innovation : TerraGrow, un logiciel de gestion tout en un
À 22 ans, Pierre Wironis et Charles Terrey ont lancé leur propre logiciel de gestion à destination des agriculteurs. [...]
Lire la suite ...

Mercosur : Pourquoi les agriculteurs sont contre ?
Depuis lundi, la FNSEA et les JA, se mobilisent et montrent leur désaccord avec le possible futur accord de libre-écha [...]
Lire la suite ...

Dis, comment on cultive les pommes de terre ?
Avec Terres et Territoires junior nous choisissons de t'expliquer chaque mois la production d'un aliment du quotidien. C [...]
Lire la suite ...

Violences faites aux femmes. L’accueil inconditionnel de toutes les femmes victimes
Le 25 novembre marque la Journée internationale de lutte contre les violences faites a ux femmes. Parce qu'elles sont [...]
Lire la suite ...

Au cœur des terres

#terresetterritoires