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Selon l’association UFC-Que Choisir, ” les pollutions agricoles constituent toujours les premières causes de contaminations “ de l’eau notamment en zones rurales et de montagne, a-t-elle indiqué le 20 avril dans un communiqué. Elle s’appuie sur la mise à jour de son étude nationale sur la qualité de l’eau potable et une carte interactive accessible au grand public sur le site internet de l’association.
Ainsi, ” 450 000 consommateurs boivent une eau dépassant les normes maximales en pesticides et 148 000 une eau contaminée par les nitrates ” souligne-t-elle citant notamment des villes moyennes comme Château-Gontier (Mayenne) concernée par les pesticides, Chinon (Indre-et-Loire) polluée aux nitrates et d’autres plus petites comme Saint-Pierre-des-Echaubrognes (Deux-Sèvres), cette dernière ayant des soucis de canalisations et de nickel ou encore Gramont (Tarn-et-Garonne) qui a des problèmes de chlorites.
L’association pointe aussi du doigt le coût de la dépollution qui ” représente entre 750 millions et 1,3 milliard d’euros par an, intégralement financé par les consommateurs via leurs factures d’eau “, indique-t-elle.
L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) a réagi le 21 avril en rappelant ” qu’en France, la distribution d’eau potable bénéficie d’un cadre réglementaire très strict, protecteur des consommateurs. Dans l’immense majorité des cas, les Français bénéficient d’une eau potable de très bonne qualité “, a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse.
Sans ouvertement critiquer les chiffres avancés par l’association, l’UIPP remarque qu’en 2018 ” seules 9 000 personnes en métropole (0,01 % de la population) ont connu une situation de non-conformité conduisant à une restriction dans l’usage ou dans la distribution de l’eau du robinet en raison de la présence de résidus de pesticides. Et depuis 2003, le nombre de personnes touchées par ces restrictions ponctuelles a été divisé par 18 “.
D’ailleurs l’UFC-Que choisir reconnaît elle-même que ” 98 % des consommateurs ont accès à une eau conforme à la totalité des critères sanitaires, soit une progression de plus de deux points par rapport à la précédente étude de 2017 “. Pour l’UIPP, cette annonce de l’UFC, qui s’est associée à l’ONG Générations futures, cherche à jouer sur “ la peur (du) grand public “.
La directrice de l’UIPP, Eugénia Pommaret, a par d’ailleurs souligné qu’en juin 2020, UFC Que choisir avait dénoncé le ” ton alarmiste “ du rapport de Générations futures sur la présence de pesticides dans l’eau que l’association de consommateurs ” appelait à prendre du recul sur les données “.
Pour la surveillance des produits phytopharmaceutiques, ” le seuil réglementaire de 0,1 µg/l (microgramme par litre, ndlr) n’est pas fondé sur une approche toxicologique et n’a donc aucune signification sanitaire “, considère l’UIPP.
Christophe Soulard