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La situation de l’Yser, en alerte sécheresse depuis le 12 mai, s’est encore dégradée.
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Et le beau temps, la chaleur, et aucune précipitation à l’horizon ne vont pas arranger la situation. “Malgré les restrictions déjà en vigueur, la dégradation continuelle des débits de l’Yser a atteint un niveau inédit, qui met en péril la vie aquatique“, indique la préfecture dans un communiqué du 29 juillet.
Pour la première fois, le préfet a déclenché le niveau de crise sécheresse sur les 37 communes du bassin de l’Yser. Pour le secteur agricole, cela implique que tout prélèvement dans une voie d’eau est interdit sauf pour l’abreuvement des animaux. L’irrigation est interdite à l’exception des cultures de légumes frais et transformés, qui peuvent être arrosées uniquement du dimanche 20 h au lundi 10 h, du mardi 20 h au mercredi 13 h et du jeudi 20 h au vendredi 10 h.
Conséquence : les producteurs de pommes de terre qui irriguaient sur le secteur ne peuvent plus le faire. “Et pour les agriculteurs qui peuvent encore irriguer, les plages horaires sont très restreintes, analyse Jacques Blarel, responsable des productions végétales et de l’irrigation à la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais. Les gens qui ne sont pas fortement équipés ou qui n’ont pas un débit important d’eau vont avoir du mal à faire le tour de leurs parcelles.“
Une situation qui aurait pu être pire si différentes restrictions ne s’étaient pas appliquées crescendo depuis le mois de mai. “Les gens qui ont été capables d’arroser jusqu’à aujourd’hui ont réussi à compenser en grande partie les besoins des cultures de printemps. Ça aurait été bien pire si c’était arrivé au 1er juillet, poursuit-il. Plus on avance dans le temps, moins on va avoir besoin d’irrigation car les cultures de printemps se terminent et les besoins en irrigation se réduisent.“
La problématique, c’est que ces mesures touchent y compris les irrigants ne prélevant pas dans l’Yser mais dans leurs retenues d’eau constituées cet hiver… lorsque l’Yser était en crue. “Il y aurait peut-être des mesures plus fines à prendre pour ces cas-là“, estime Jacques Blarel.
Parmi les autres mesures prises sur le bassin de l’Yser, l’interdiction d’arrosage pour tous les espaces verts, jardins, potagers, sauf à partir d’un dispositif de récupération des eaux de pluie, l’interdiction du remplissage des étangs, plans d’eau et bassins de loisirs.
“Ces mesures sont mises en place jusqu’au 15 septembre. La situation sera régulièrement réévaluée pour adapter les restrictions le cas échéant”, précise la préfecture.
Une dégradation est également observée sur le bassin-versant de la Scarpe Aval, placé à son tour en alerte renforcée. Cela implique des prélèvements dans une voie d’eau sous conditions, et une interdiction d’irrigation des cultures les mardi, jeudi, samedi et dimanche de 10 h à 19 h.
Les bassins de la Sambre et du Delta de l’Aa restent en alerte, avec une interdiction de l’irrigation les samedi et dimanche de 10 h à 18 h.
Le reste du département reste placé en vigilance.
Afin d’anticiper toute dégradation supplémentaire des cours d’eau sur les bassins de la Lys, Marque, Deûle, Scarpe amont, Sensée et Escaut, tous les usagers sont appelés à diminuer leurs consommations d’eau.
Des contrôles du respect de cet arrêté préfectoral seront réalisés par les services de l’État dans tout le département du Nord, conclut la préfecture.
Claire Duhar