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Présidé par Jean-François Rapin, président de la commission des Affaires européennes au Sénat et conseiller régional, le Parlement de la mer est officiellement né le 4 février 2022. Près de trois ans après la naissance de l’idée lors d’un colloque du Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional) sur l'”ambition littoral”.
A cette occasion, la conclusion de la présentation d’une vaste étude sur “les opportunités et les défis de la façade maritime” y était limpide. L’idée de constituer un Parlement de la mer, qui permettrait “de fédérer l’ensemble des acteurs régionaux pour favoriser une gestion concernée des enjeux majeurs” s’imposait. “Tout le monde est concerné par la mer, y compris les habitants de Maubeuge ou de Saint-Quentin“, formule Laurent Degroote. Pour le président du Ceser, “tout ce qui se passe sur le littoral constitue une activité nourricière pour l’ensemble de la région“.
Quatre commissions ont été déclinées, comme autant de chantiers à mener : l’économie maritime, la transition écologique et climatique, l’activité littorale et maritime, et les ports. Chacune est présidée par un élu du territoire. Le Parlement tenait sa première plénière en physique lundi 7 novembre à Dunkerque. “Cette instance, c’est la reconnaissance par la région de sa façade littorale, on a parfois eu l’impression qu’elle oubliait un peu cet atout, or la mer est une richesse de demain, notamment dans le contexte de décarbonation que nous connaissons“, rappelle Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, président de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) et président de la commission portuaire du Parlement.
Atouts économiques et touristiques vs. contraintes foncières et environnementales, “le littoral est en plein chamboulement“, formule le maire de Dunkerque. D’où l’intérêt d’une instance de concertation qui ouvre la porte au grand public via un espace où chacun est invité à publier avis, informations, alertes ou suggestions sur les enjeux de la façade maritime.
Les principaux défis identifiés par le Parlement sont la gestion des risques naturels littoraux d’érosion côtière et de submersion marine ; la valorisation du littoral dans son ensemble ; l’attractivité des places portuaires et le fonctionnement aux frontières suite à la mise en œuvre du Brexit, et l’emploi maritime régional.
Car c’est bien là l’un des sujets sensibles, avec les projets éoliens en mer : la pêche. L’activité nourricière de la mer, c’est la logistique et le transport, le commerce et les énergies. C’est aussi l’aquaculture et la pêche, la base de la richesse maritime. Or combien reste-t-il de pêcheurs à Dunkerque ? Une petite dizaine de rescapés, que la CUD a bien essayé d’accompagner, “pour le symbole“.
Alors il reste Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français et première plateforme européenne de traitement du poisson. Et là, il faudra prouver sa capacité à tenir, à résister aux effets délétères du Brexit pour les pêcheurs, amenés à aller toujours plus loin ; à tenir face aux pratiques de pêche électrique des Hollandais, qui vident littéralement les fonds marins de leurs ressources.
Il y aura encore le défi de la transition, avec l’adaptation des bateaux à la nécessaire dynamique de décarbonation. “La Région est aux côtés des pêcheurs, fileyeurs ou chalutiers“, réaffirme Jean-François Rapin, rejoint par cet espoir de Laurent Degroote : “Le plan régional d’aide à la pêche (27 millions d’euros pour 2022-2027, ndlr) devra permettre d’imaginer un nouveau développement de la pêche.” Dont acte.
Justine Demade Pellorce
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