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Montrer combien l’élevage entretient et enrichit la biodiversité : c’était l’objet d’une webconférence du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel) le 26 novembre 2020. Après deux premières années consacrées au climat puis à la qualité de l’eau, la biodiversité était le troisième et dernier thème de ce cycle de recherche financé par l’UE. Celui-ci a donné lieu à la rédaction d’un “factbook” (téléchargeable ici) résumant les apports des élevages à leur environnement direct.
En France, 92 % des vaches pâturent au moins 120 jours par an, et six heures par jour. Le pays compte 5,9 millions d’hectares de prairies permanentes, soit 28 % de la surface agricole utile (SAU). 50 % des espèces végétales endémiques européennes dépendent du biotope de ces prairies. Ainsi que 50 % des espèces d’oiseaux pour leur habitat, leur alimentation et leur reproduction.
Sans parler des haies, des arbres et des mares, éléments centraux des paysages. « Ainsi que la vie des sols, souligne Ronan Lasbleiz, chef de projet environnement au Cniel. À l’inverse des engrais minéraux, les effluents nourrissent et apportent de la vie au sol. L’idée était de montrer les atouts spécifiques de l’élevage. S’il y a des prairies, la biodiversité est très riche. Saviez-vous que les prairies permanentes ont une capacité de stockage de carbone du même ordre que les forêts ?… »
Éleveuse dans le Cher d’un troupeau de 60 vaches laitières, une SAU de 150 ha dont un quart en prairie permanente, Hélène Fréjet a effectué un diagnostic Biotex cet été. « J’ai reçu un tableau clair et lisible, qui permet d’un coup d’œil de voir ce que je peux améliorer, affirme-t-elle. J’ai d’ailleurs réalisé à cette occasion qu’on avait eu des pousses de haies très faibles cette année en raison de la chaleur. Je ne les ai donc pas broyées. Cela m’a permis de récolter de magnifiques mûres, mais aussi de protéger les insectes des derniers coups de chaud de septembre, et de permettre aux animaux de faire des réserves… »
À l’heure actuelle, 350 diagnostics Biotex ont été réalisés en France. Pour en faire quoi, concrètement ? Outre la perspective future d’une rémunération de la filière pour services environnementaux, le diagnostiqué permet notamment de communiquer sur ses résultats.
« Un des exemples de valorisation de ce diagnostic, répond Ronan Lasbleiz, ce sont des panneaux que l’éleveur peut afficher devant sa ferme. Empreinte carbone, stockage de carbone dans le sol, indicateur de la biodiversité développée grâce à lui… Certains éleveurs sont parfois surpris de cet indice exprimé en hectares. Car il est parfois supérieur à la Surface agricole utile (SAU) de l’exploitation ! »
Lucie De Gusseme