Votre météo par ville
Le printemps arrive, les fleurs sortent le bout de leur nez, les pelouses poussent. La période est propice à la reprise de l’entretien de son jardin et à l’activité des entreprises du paysage.
La crise du Covid est passée par là et leur a été plutôt bénéfique, exceptée la gestion des absences liées à la maladie. « On a ressenti un vrai effet post-confinement avec un engouement pour l’aménagement paysager. Les consommateurs se sont rendu compte qu’ils ont besoin de se retrouver confortablement chez eux, dans leur maison mais aussi dans leur jardin », analyse Jean-Luc Gardien, président régional de l’Unep, l’Union nationale des entreprises du paysage.
Résultat : le secteur, qui regroupe dans les Hauts-de-France quelque 1 700 sociétés proposant de la création et de l’entretien de jardins et d’espaces verts, l’entretien des arbres ou encore la création de piscine, affiche une croissance à deux chiffres : +10 % de chiffre d’affaires en un an dans la région. Une croissance tirée plus par l’aménagement paysager (+ 12,5 %) que par l’entretien. « Mais par effet de ricochet, en général, quand on confie la création de son jardin, l’entreprise fait l’entretien derrière. Et puis il y a le bouche-à-oreille qui entretient la dynamique », poursuit cet entrepreneur de l’Oise.
Le marché est aujourd’hui tiré par les particuliers et les entreprises, plus que par les collectivités. « C’est là où nous sommes le plus à la peine, sur les marchés publics. La croissance n’est “que” de 4,5 %. »
Conséquence directe de cette hausse d’activité de main-d’œuvre : une hausse des embauches et du nombre d’entreprises. « On a eu l’an dernier une croissance de 13 % du nombre de salariés. » Revers de la médaille : les recrutements sont la préoccupation principale des chefs d’entreprise, qui sont un tiers à avoir des projets d’embauches.
« 62 % des entreprises qui ont cherché à recruter au second semestre 2021 n’ont pas réussi, alerte Jean-Luc Gardien. Plus on monte dans les qualifications ou les profils spécifiques, plus c’est difficile. »
Pour remédier à cette situation, la profession tente de rendre ses métiers, souvent méconnus, plus attractifs : hausse de 5 % en moyenne des grilles de salaires en 2021, mise en place prochainement d’une retraite complémentaire pour les non-cadres, concours d’excellence…
Des actions sont aussi menées dans les collèges, à Pôle emploi… et vont même jusqu’à proposer un programme de formations pour les personnes en reconversion. « Ces difficultés ne sont pas rencontrées que dans la région mais bien au niveau national, précise Jean-Luc Gardien. Il faut qu’on arrive à redonner du sens et de l’envie sur nos métiers. On incite également les chefs d’entreprise à faire participer les salariés aux résultats de l’entreprise. »
Derrière cette préoccupation de l’emploi, les pros du paysage sont, comme une grande partie des professionnels agricoles, confrontés à la hausse des prix de l’essence, des intrants et des matières premières, ainsi qu’à des problèmes d’approvisionnement. « Nous sommes de gros consommateurs de carburants avec nos véhicules et nos machines. Même si on tend à aller de plus en plus vers l’électrique, plus de 90 % du parc est au gazole », souligne le président de l’Unep.
Côté approvisionnement, « nous avons de plus en plus de mal à les avoir en temps et en heure. Cela va avoir des impacts néfastes sur la réalisation des commandes. On ne va peut-être pas pouvoir réaliser tous les chantiers déjà enregistrés. »
Claire Duhar
Lire aussi : Lancement de l’Observabois Hauts-de-France