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C’est un rapport que la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, publie une fois tous les dix ans. Le dernier, datant de 2011, s’inquiétait déjà ” des systèmes en danger “. Celui rendu public fin janvier, à l’occasion d’un Forum mondial à Berlin, fait état de “systèmes en rupture“, sous le titre : L’État des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde – Des systèmes au bord de la rupture.
Selon l’organisation internationale, “ la dégradation anthropique des terres, la raréfaction de l’eau et le changement climatique augmentent les niveaux de risque pour la production agricole et les services écosystémiques à des moments et dans des endroits où la croissance économique est la plus nécessaire “.
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Plus concrètement, ce sont près de 70 % des sols européens qui sont aujourd’hui dégradés pouvant entraîner une perte de production agricole de 10 % sur le vieux continent d’ici 2050. ” Les systèmes pédologiques et hydrologiques sont en difficulté ” et les ” schémas actuels d’intensification s’avèrent non durables “, insiste le rapport.
Il chiffre à 1 660 millions d’ha (Mha) l’étendue de la dégradation anthropique des terres dont 850 Mha fortement dégradés : 418 Mha en zone aride et 432 Mha en zone humide. Et 810 Mha de manière ” légère “. “ Les terres agricoles dégradées représentent 29 % de l’ensemble des terres dégradées. Presque un tiers des terres cultivées sans irrigation et près de la moitié des terres irriguées font l’objet d’une dégradation anthropique “, précise le rapport. Ces dommages auraient rejeté, selon les calculs de la FAO, environ 78 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère.
L’organisation internationale s’inquiète également d’un bilan hydrique mondial ” menacé “. Les ressources en eau renouvelables intérieures provenant des cours d’eau et des aquifères s’élèvent à 44 000 km3/an, tandis que les prélèvements (tous secteurs confondus) dépassent les 4 000 km3/an, soit près de 10 % de ces ressources.
À l’échelle mondiale, les prélèvements d’eau souterraine destinés à l’agriculture irriguée sont estimés à 820 km3 par an, en augmentation de 19 % par rapport à 2010. Ce sont aussi 160 Mha de terres cultivées dans le monde qui sont victimes de la salinisation entraînant “ chaque année une perte de productivité sur une superficie de 1,5 million d’hectares “.
Le rapport pointe aussi la pollution de l’eau ” qui est en train de devenir un problème mondial, qui touche directement la santé, le développement économique et la sécurité alimentaire “.
La FAO établit un certain nombre de recommandations dont la mise en place d’une gouvernance inclusive des terres et de l’eau, l’application des solutions intégrées à grande échelle ou encore l’adoption de technologies innovantes. Elle s’appuie sur de nombreuses réalisations qui ont porté leurs fruits à une échelle plus ou moins grande, que ce soit en Asie ou en Afrique.
Actuagri
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