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Dans l’Audomarois, le syndicat mixte pour l’aménagement et la gestion des eaux de l’Aa développe trois principales missions sur un territoire comptant 66 communes et cinq EPCI (établissements publics de coopération intercommunale). S’étirant sur un territoire de 600 km2, le SmageAa est un petit syndicat en termes de surface, mais son rôle de château d’eau pour d’autres territoires (lire ci-dessous) et la complexité du territoire – avec une partie rivière mais aussi une zone de marais – en font un syndicat stratégique.
Le syndicat a trois principales missions : prévention des inondations (à travers le Programme d’action et de prévention des inondations, le PAPI), gestion des milieux (là, c’est la compétence Gemapi, pour Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, qui entre en jeu), et enfin l’amélioration et la transmission des connaissances à travers le SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux), qui sera révisé cette année.
Ces acronymes présentés, concentrons-nous sur le SAGE. Celui-ci est, comme tous les autres, issu de la loi sur l’eau de 1992, et si l’ensemble des territoires du bassin Artois-Picardie sont couverts par un SAGE, ce n’est pas le cas partout puisque ces derniers sont facultatifs. « Nous dépendons du Sdage, le schéma directeur porté par l’Agence de l’eau qui demande notamment aux SAGE de définir des volumes prélevables, tous usages confondus, afin de ne pas surexploiter les nappes et d’éviter que ces prélèvements aient un impact environnemental », explique Romain Quigneaux, animateur technique du SAGE au SmageAa.
Une fois ces volumes établis grâce à des modèles qui simulent les capacités de recharge et prennent en compte le réchauffement climatique, il s’agit encore de répartir ces quantités par usages (eau potable, industrie, agriculture) et par masses d’eau souterraine lors de commissions locales de l’eau (CLE) où élus, usagers et représentants de l’État (Dreal, Agence de l’eau…) sont présents.
Il y a trois masses d’eau souterraine dans l’Audomarois : le Nord Audomarois (au-delà du marais : celle qui alimente le Dunkerquois) où le volume d’eau prélevable est fixé à 21 millions de mètres cubes par an ; l’Aa aval (de Saint-Omer à Esquerdes) avec 13 millions de mètres cubes par an et l’Aa amont, jusqu’à Bourthes, où les volumes restent à définir.
Le SAGE vise aussi à définir les secteurs subissant une érosion importante, avec un impact sur les milieux aquatiques, mais aussi à déterminer les espaces de bon fonctionnement (EBF) des cours d’eau. Ces EBF dressent les surfaces nécessaires au bon fonctionnement hydraulique, avec prise en compte de la biodiversité, de l’aspect morphologique ou phytoépuratoire : ces espaces, qui n’ont pas de portée juridique et réglementaire, sont intégrés dans le SAGE.
Ce choix, pris à l’échelle du bassin Artois-Picardie, offre une autre porte d’entrée sur la question de la gestion de l’eau, en particulier sur la place qu’il faut lui accorder pour mieux vivre avec. Nous y reviendrons.
Justine Demade Pellorce